Six mois de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 DA est la peine requise hier par le procureur près le tribunal de Annaba, pour tentative d'émigration clandestine, à l'encontre de 65 harraga dont 3 mineurs sommés à comparaître en compagnie de leur tuteur. Le jugement sera prononcé le 27 décembre. Agés entre 17 et 38 ans, ils sont venus de Souk Ahras, d'El Tarf, de Guelma, de Skikda, de Sétif, de Jijel, de Batna, de Tizi Ouzou, de Chlef, d'Alger et même de Béchar pour comparaître à la barre et être jugés. En face du magistrat, tous les harraga sont unanimes quant aux conditions sociales exécrables ayant nourri leur volonté de quitter le pays à la recherche d'un avenir meilleur sous d'autres cieux plus cléments. « Je suis père d'une famille composée de 5 membres. Dans l'impossibilité de subvenir à leurs besoins, j'ai décidé de mettre ma vie en péril pour faire vivre ma famille », s'est justifié, sur un ton bas, l'un des accusés. Un autre accusé a mis à l'index la politique nationale de l'insertion de la jeunesse dans le monde de l'emploi qui, selon lui, est condamnable tout autant de l'acte de « brûler les frontières ». La défense a plaidé pour une approche globale capable de situer les raisons d'un mal qui ne cesse de prendre de l'ampleur et de puiser dans une jeunesse algérienne mal en point. Selon elle : « Les mesures répressives ne sont pas dissuasives, car le fléau continue toujours. » Rappelons que ces harraga avaient été arrêtés il y a plus d'un mois dans trois opérations différentes par les gardes-côtes de Annaba.