Une réunion d'information et de sensibilisation sur les différents dispositifs de soutien aux agriculteurs a été animée la semaine dernière par M.M. Bouaziz et Iskounen, respectivement directeur des services agricoles (DSA) et président de la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Béjaïa, en présence des représentants de la Conservation des forêts et de la Caisse Régionale de la Mutualité Agricole, au siège de l'APC d'Ighram. Organisée par l'union nationale des paysans algériens (UNPA) locale, cette rencontre a été une bonne occasion que les paysans ont saisie pour soumettre une batterie de doléances aux conférenciers. La réhabilitation des pistes agricoles, aujourd'hui impraticables, pour permettre ne serait-ce qu'à la protection civile d'intervenir pour préserver l'arbre et les ruchers, l'alimentation en eau potable et en électricité des habitations érigées dans le cadre du programme d'aide au logement rural et l'autorisation des villageois à bâtir, dans ce même cadre, en hauteur eu égard à la rareté du foncier en région montagneuse, sont autant de doléances soumises aux invités de l'UNPA par les habitants de Tighilt Makhlouf. Ceux originaires de Beni Sellam et El Mechta, aujourd'hui résidant au village Amirouche (Ex-Riquet), dans la commune d'Akbou, ne comprennent pas le refus réservé à leurs demandes d'aide à la reconstruction de ces villages abandonnés en vue de les repeupler. En plus des tracasseries administratives auxquelles font face les paysans pour ficeler un dossier de demande d'aide financière ou de montage de projet, les fellahs se plaignent aussi de l'insuffisance de moissonneuses batteuses pour récupérer leurs récoltes. « Aux frais inhérents aux labours, semailles et moissons, ces travailleurs de la terre sont contraints de botteler leur foin à raison de 50 DA l'unité à cause particulièrement de la cherté du fil d'attache, estimé à 11 500 DA le quintal », argumente Madjid Ighessanen, responsable local et membre du bureau de wilaya de l'UNPA. L'Etat n'encourage pas suffisamment les paysans à se sédentariser, selon notre interlocuteur. A titre d'illustration, « l'assurance d'une vache laitière revient plus cher que celle d'un camion », affirme-t-il avant d'ajouter que « l'aide octroyée aux éleveurs de bovins devrait être allouée aussi aux éleveurs d'ovins et de caprins, d'autant plus que le lait cru de chèvre, plus prisé que celui de la vache, peut aussi être collecté et exploité par les transformateurs de lait ». Le DSA a pris acte des difficultés auxquelles font face les différentes filières agricoles. S'agissant du prix élevé du ciment, préjudiciable aux bénéficiaires d'aide au logement rural, le DSA a promis en outre à l'assistance d'intervenir en leur faveur pour leur permettre l'acquisition de leur quota de ciment au niveau de l'EDIMCO. Le président de la Chambre de l'agriculture préconise, quant à lui, l'acquisition avec des crédits bancaires de paires de bœufs ou de tracteurs à chenilles, plus pratiques en montagne, en lieu et place des tracteurs à pneumatiques.