Pas moins d'une soixantaine d'exposants, venus des wilayas de Béjaïa, Bouira, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et Tizi Ouzou, a pris part, cette année, à la deuxième édition de la fête de l'agriculture, organisée les 5, 6 et 7 mai, par l'association des fellahs de la daïra de Tazmalt (wilaya de Béjaïa) dénommée Tazerajt. Le coup d'envoi de cette foire agricole a donné le mercredi 5 mai, en présence du P/APW de Béjaïa, M. Hamid Ferhat, d'un représentant du wali, du chef de daïra et des élus locaux de Tazmalt, du directeur des services agricoles (DSA), du conservateur des forêts et autres cadres de l'agriculture des deux wilayas de Béjaïa et de Bouira. Toutefois, l'on a remarqué l'absence étrange du président de la chambre d'agriculture de la wilaya de Béjaïa qui a tenu à bouder cette initiative, pourtant invité officiellement par les organisateurs pour la circonstance. Au deuxième jour de cette édition, il a été procédé au lancement officiel du plan quinquennal 2010-2014, par deux directeurs centraux représentants du ministre de l'Agriculture, MM. Idir Baïs et Farid Abdouche en l'occurrence. Etaient présents à cette cérémonie, le DG de l'Onilev, M. Hamidouche Mustapha, le DG de l'Itaf, M. Mendil Mahmoud, le président du Comité national interprofessionnel oléicole (CNIO), M. Akli Moussouni et plusieurs fellahs de la région. Il s'agit, en fait, du programme initié par le département de Rachid Benaïssa, portant plantation d'un million d'hectares d'oliviers. Cette opération d'envergure, qui vise la plantation de pas moins de 200 oliviers/ha, prévoit un relèvement des taux de soutien jusqu'à 60 000 DA/ha pour l'achat des plants, ainsi qu'un soutien dans l'acquisition des cuves de stockage de l'huile de l'olive. Par ailleurs, des conférences-débats traitant divers sujets et ayant comme objectif la sensibilisation des paysans de la vallée de la Soummam ont été organisées durant ces trois journées. La première communication ayant pour thème “La situation de la santé animale en Algérie et les différentes zoonoses (la rage, la brucellose…) et l'insémination artificielle”, a été donnée par les responsables de l'association des vétérinaires et praticiens privés de la wilaya de Béjaïa que préside le Dr Merabtine. Parmi les questions posées par les intervenants on notera celles liées à la prise en charge de l'état de ces maladies, les contraintes rencontrées par les éleveurs pour l'obtention d'agréments, la cherté des produits vétérinaires… À noter que la même association avait le long de la fête était présente avec un stand-conseils où les vétérinaires présents donnaient des conseils aux visiteurs, en leur distribuant des dépliants et autres prospectus diffusés à des fins d'information. MM. Mahmoudi et Bouaziz, respectivement Conservateur des forêts et DSA de la wilaya de Béjaïa, ont pour leur part animé une autre conférence sur “Les PPDRI et les soutiens de l'Etat à l'agriculture”. Les débats qui s'en sont suivis ont essentiellement tourné autour du manque de financement des PPDRI par les secteurs autre que celui de l'agriculture. On citera à titre d'exemple, la réalisation d'une route qui dépend des services des travaux publics, lesquels ne sont pas prêts à financer ce genre d'opération. Par contre, tout ce qui relève du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR) a ses sources de financement. Les élus locaux présents ont saisi cette occasion pour parler des problèmes qu'ils vivent avec la population à cause des PPDRI qu'ils n'arrivent pas à mettre en place faute de financements. L'assistance a proposé la mise en place d'une institution de réalisation et de suivi des PPDRI qui regroupera tous les ministères, “faute de quoi, le PPDRI ne tardera pas à montrer ses limites”. Une autre conférence sur “L'agriculture et la biosphère” a été également animée par M. Moali Aïssa, professeur à l'université de Béjaïa. Et d'expliquer “comment l'agriculture raisonnée peut préserver la biosphère mais comment l'agriculture intensive la massacre”. Il démontre aussi l'importance des différents insectes et animaux dans l'équilibre de la nature. Le conférencier présentera ensuite l'étude qui a amené au classement du Oued Soummam en zone humide par l'organisme international Ramsar. À noter enfin que les représentants du ministère de l'Agriculture ont tenu à saluer l'initiative prise récemment par les responsables de l'association Tazerajt de Tazmalt et ceux du Cnio (Comité national interprofessionnel oléicole), qui viennent de signer une convention de partenariat. La convention qui porte sur le soutien du Cnio pour la réalisation de projets de développement autour de l'oléiculture dans la daïra de Tazmalt, s'inscrit dans la perspective de la mise en œuvre du projet de plantation d'un million hectares d'oliviers. “La mise à niveau des agriculteurs, transformateurs, conditionneurs, formation et information pour l'obtention d'un produit de qualité exportable, le montage de projets d'investissement pour la récupération et la transformation des sous-produits (margines, grignon, fientes de volaille, déchets managers…), et enfin, la mise en place d'un marché de l'olive et de l'huile d'olive dans la région, voilà les principaux objectifs que nous nous sommes fixés à moyen et à long terme”, nous confiera le président de l'association Tazerajt, M. Moncef Hamimi. Il y a lieu de signaler qu'un projet inédit dans le domaine de l'agro-industrie verra incessamment le jour dans la daïra de Tazmalt. Il s'agit, en effet, d'une usine de transformation du grignon d'olive pour la fabrication d'aliments de bétail, que l'investisseur Belkhichane, ancien aviculteur, est en train de monter dans le territoire de la commune de Boudjellil.