Après Europeana, initiée par la Commission européenne, après Google Book Search, créée par le géant du Net du même nom, l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) a lancé la Bibliothèque numérique mondiale (BNM). Déjà disponible en sept langues (français, arabe, chinois, espagnol, portugais, russe et anglais), le site affiche son ambition multiculturelle. Le projet, initié sous les auspices des Nations unies, a été lancé en 2005 par le directeur de la Bibliothèque du Congrès à Washington, James H. Billington, puis repris par nombre de bibliothèques nationales et d'institutions culturelles d'une trentaine de pays qui y apportent déjà leur contribution. D'autres pays, désireux de créer des bibliothèques numériques sur leur territoire, ont également assuré leur partenariat à l'image du Maroc, de l'Ouganda, du Qatar, du Mexique, de la Slovaquie et de l'Algérie qui s'est également portée candidate. La BNM expose clairement ses objectifs et se pose en chantre de la promotion de la libre circulation des savoirs et de la démocratisation de l'accès à l'information. A terme, le site devrait donner à lire les plus belles pages de l'histoire de l'humanité. D'ores et déjà, le dispositif permet la consultation en ligne de documents conservés dans les bibliothèques les plus renommées et cela, quel que soit l'endroit où l'on se trouve dans le monde. La consultation est notamment facilitée grâce à une frise chronologique, géographique, institutionnelle ou thématique, permettant ainsi de traverser les époques et les cultures. De plus, chaque élément fait l'objet d'une description qui précise les contextes et permet d'aller encore plus loin dans la découverte de ce patrimoine. Ce ne sont pour l'instant «que» 1170 objets qui y sont présentés, ce qui semble peu au regard de ce qu'offrent Europeana et Google Search. Mais cela correspond clairement à la démarche des responsables de la BNM, qui privilégie la qualité de l'interface de consultation, facilitant ainsi l'accès aux publics. La création de bibliothèques dans l'univers numérique perpétue et accentue indéniablement leurs missions sociales et culturelles. Le succès de cette mission passe par la réduction de la fracture numérique. Permettre et amplifier l'usage de l'ordinateur et de l'internet constitue les conditions essentielles pour que le plus grand nombre puisse accéder au développement, aux connaissances et au savoir. La représentation du monde arabe à la BNM L'item consacré au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord ne comporte pour l'instant, «que» 167 objets répartis sur une période allant de 500 après J.-C, à nos jours. Les thématiques, de l'histoire à la géographie, des sciences à la religion et bien plus encore, permettent déjà un véritable voyage à travers les siècles. En ce qui concerne l'Algérie, neuf documents ont déjà trouvé leur place sur le site. Il s'agit essentiellement de gravures et photographies émanant de la bibliothèque du Congrès (Washington). Y figure notamment un cliché (1899) de Al Djemaâ El Kabir (Grande Mosquée) de la rue Marine à Alger. Des livres aux manuscrits, des cartes, des films, des gravures, aux photographies et enregistrements sonores, le site propose diverses reproductions. Ainsi, parmi les trésors d'Arabie Saoudite, le visiteur pourra lire les Qur'anic Verses (Versets coraniques), un fragment calligraphique du VIIIe siècle, probable plus ancien texte islamique, qui pourrait avoir été touché par les disciples du Prophète Mahomet. En poursuivant la visite jusqu'en Turquie, on ne manquera pas d'admirer cet ijazah (diplôme) de compétence en calligraphie arabe, qui date de 1791. La fonction officielle de l'ijazah était de donner à l'étudiant le pouvoir de signer ses propres calligraphies avec des expressions telles que katabahu (écrit par) et hararahu (composé par), ce qui lui permettait de devenir indépendant et de prendre lui-même des étudiants. Afin de recevoir le diplôme, l'étudiant devait transcrire ou copier plusieurs lignes de calligraphie qui devaient recevoir l'aval d'un ou plusieurs maîtres calligraphes. Et pour en savoir encore plus, le visiteur du site peut visionner la vidéo du conservateur de la Bibliothèque du Congrès qui apporte des explications complémentaires sur le sujet. – De l'Amérique du Nord à l'Asie, en passant par tous les continents, le voyage est à poursuivre sur Internet : http://www.wdl.org/fr/ |Renforcement de l'accès à la connaissance et réduction de la fracture numérique| |Parmi toutes les découvertes qui ont fait avancer la civilisation, l'imprimerie est celle qui en a probablement le plus accéléré le progrès. De Gutenberg à Internet, de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert à Wikipedia, les moyens d'accès à l'information et au savoir n'ont cessé d'évoluer. Internet permet aujourd'hui, la consultation de milliers de documents littéraires et scientifiques, de travaux universitaires, d'images et de vidéos. La demande des internautes continue de s'amplifier et pour y répondre, la numérisation des fonds de bibliothèque est en marche. Les bibliothèques ont toujours cherché à promouvoir la lecture, la réflexion et la pensée pour toutes les catégories de la population. Repérés et classifiés en dehors des règles du marché et hors des pressions religieuses ou idéologiques, elles restent des outils primordiaux pour le libre accès à la connaissance. L'objectif affiché via les services offerts sont autant de missions est d'améliorer le niveau de vie, mais aussi la conscience des individus et des pays. En cela, les bibliothèques s'appuient sur les Droits de Propriété Intellectuelle. Les nombreuses règles d'usages des lois et de la jurisprudence sur le droit d'auteur ou le copyright rendent possible la lecture publique, l'usage des œuvres dans les écoles et les universités. |