La wilaya de Bouira est riche en vestiges historiques et archéologiques. Pouvez-vous nous faire un état des lieux ? Vingt-deux sites et monuments de différentes périodes allant de la préhistoire à la période coloniale sont recensés présentement à Bouira. 13 sont inscrits sur la liste nationale des biens culturels dont 6 monuments sont classés à savoir : les inscriptions et fragments antiques, le fort turc de Bouira (Bordj Hamza), les 5 portes de Sour El Ghozlane, la caserne de Sour El Ghozlane, le mausolée de Takfarinas (observatoire romain ou Ghorfat Ouled Slama, et la forêt d'Azrou classée site naturel depuis 1951. D'autres monuments sont en passe d'être classés au niveau local sur l'inventaire supplémentaire au niveau de la wilaya, ce classement est prévu pour le 9 juin 2009. Il s'agit du fort turc de Bordj Okhris, le fort d'Ath Mansour, l'aqueduc de Sour El Ghozlane, l'église de Bouira (siège actuel de l'institut régional de musique), le site antique de Tachachit dans la commune d'El Adjiba, la mosquée El Atiq (Ath Yevrahim de M'Chedallah) et la mosquée Si Hamidou de la période Ottomane à Sour El Ghozlane. Sur ces sept (7) sites, 3 seront proposés au classement national des biens culturels vu leur importance historique. Il s'agit du site antique Tachachit d'El Adjiba, de la mosquée El Atik d'Ath Yevrahim et de la mosquée Si Hamidou de Sour El Ghozlane. Quant aux huit autres sites restants sur les 22, la direction de la culture s'attelle à préparer leurs dossiers à l'effet de les classer, il s'agit là du barrage de Oued El Berdi, le site antique de Aïn Hazam dans la commune d'El Hachimia, le mausolée Abi Amrane (M'Chedallah), Zaouiat El Hammami de Lakhdaria, Zaouiat El Rabtti dans la commune d'Aomar, Zaouiat Ouled Rached de la commune Ahl El Ksar et la Zaouiat Ben Lamouri de Hadjra Zerga. Beaucoup de retard est pris dans la prise en charge des monuments en matière de restauration. Les vestiges livrés à l'abandon sont devenus des décombres subissant la destruction, le vandalisme et la volonté des squatteurs… Le retard, si retard il y a, est justifié d'abord par le fait que les sites devraient au préalable être classés avant leur inscription, et donc leur prise en charge, ensuite le nombre de bureaux d'études spécialisés et leur indisponibilité pose problème de sorte qu'on en recense quarante-six (46) à travers le territoire national. Ce nombre s'avère très insuffisant par rapport à la richesse dont dispose notre pays et l'ambition qu'affiche notre tutelle depuis 2001, et cette lenteur dont vous parlez est aussi justifiée par le temps que prend une étude. A titre indicatif, l'étude et la restauration de la muraille et des portes de Sour El Ghozlane vont s'échelonner sur 12 mois. Je vous laisse donc imaginer le temps que prendront les autres monuments. De toute façon ce qui nous importe le plus est que nos études sont en phase finale et la restauration de ces quatre sites rentrera en vigueur avant la fin août. Il se trouve que ce retard est aussi observé en ce qui concerne leur classement, seulement 6 sites (sur 22 recensés) sont classés, qu'en est-il de la raison ? Je vous renvoie à la 1re. C'est parce qu'il y a un manque flagrant de bureaux d'études compétents en la matière et qui sont capables de faire des recherches scientifiques sérieuses, sachant pertinemment que chaque site doit faire l'objet d'un historique exhaustif. Comme je vous l'ai dit, on ne peut pas procéder à la restauration d'un site avant son classement.