Ville à l'histoire millénaire, Médéa recèle de nombreux sites et monuments hérités des époques romaine, numide et musulmane. Aussi, est-il devenu d'une impérieuse nécessité d'entreprendre des travaux de restauration de certains vestiges que la patine du temps a fortement marqués ou ayant subi les effets de la prédation anthropique. Dans la perspective de répondre à cette préoccupation, la direction de la culture a retenu quatre sites devant faire l'objet d'une inscription sur la liste des projets de restauration à concrétiser au cours de l'année 2005. Appartenant à la période islamique, notamment à la domination ottomane, les sites retenus sont composés de deux minarets, d'une mosquée et d'un fort de surveillance. D'une hauteur de plus de 15 m, le premier minaret est un vestige de la mosquée appelée Djamaâ Lahmar, édifiée pendant la période ottomane. Le second minaret fait partie intégrante d'une mosquée connue sous le vocable Mesdjed El Hanafi où officiait il y a quelques années encore le défunt Skander Fodil, muphti réputé à travers tout le pays. Bâtie en 1583 par el bey Mourad, la mosquée a été transformée en église en 1840 par les forces coloniales et son minaret surmonté d'un clocher compte tenu de sa proximité des casernements. Restituée aux autochtones en 1883, la mosquée est restée depuis un lieu de culture et de rayonnement culturel. L'autre site devant aussi faire l'objet de restauration est le mausolée au saint Sidi Sahraoui qui date du XVIIIe siècle, selon nos sources. Celui-là abrite la tombe du principal saint de la ville, située à une centaine de mètres du mausolée de Sidi El Berkani, ascendant de l'emir Abdelkader. Le fortin situé sur les hauteurs de la ville aurait été utilisé par la garde du bey Boumezrag quand il déplaçait sa famille vers sa résidence d'été appelée jusqu'à ce jour Haouch El Bey. La direction de la culture qui entend tout mettre en œuvre pour préserver le patrimoine archéologique et historique existant a déjà entrepris la restauration du site de Rapidium. Ce dernier qui se trouve au sud-est de la wilaya date de la période romaine et a été fondé en 122. Rapidium est une ville qui a subi le règne des Romains tout au long des différentes époques de la Maurétanie Césarienne. Ayant été la capitale de la province du Titteri sous la domination ottomane, Médéa compte de nombreux sites hérités de cette période. Parmi ces sites, il est recensé la demeure du bey qui lui servait de résidence d' hiver et appelée aussi Dar El Amir. Elle fait présentement l'objet de travaux de restauration après que ses espaces eurent été squattés pendant de longues années par des associations et des indus occupants. Il faut aussi rappeler que de nombreux sites et monuments disséminés à travers le territoire de la wilaya attendent d'être sauvegardés de toutes les formes de dégradations et des pillages des pièces archéologiques d'une inestimable valeur. La dégradation de certains vestiges risque de revêtir un caractère inexorable pouvant engendrer une perte de pans entiers de la mémoire collective si des actions de préservation ne sont pas rapidement entreprises.