Le pays est le premier fournisseur commercial de l'Algérie en 2008 avec plus de 3,9 milliards de dollars. Mais la question est de savoir pourquoi ce renversement de tendance au profit du «géant asiatique». L'économie de bazar l'avait-elle enfin emporté ? Lors d'une récente rencontre consacrée à la contrefaçon, les services du ministère du Commerce ont relevé que la Chine est classée sur le point culminant de la pyramide des cinq pays d'où sont importées les pièces détachées. Aussi, n'a-t-on pas dénombré 567 sociétés chinoises opérant dans l'import-export en Algérie. Des chiffres diffusés récemment par le Centre national du registre du commerce pour l'exercice 2008. Pour ainsi dire, l'on s'interroge toujours si la Foire internationale d'Alger servira tout compte fait les intérêts du pays ? Aucune statistique officielle n'a fait état d'éventuels contrats de partenariat et/ou d'investissement conclus lors des précédentes éditions de la FIA. C'est là que le bât blesse. C'est-à-dire qu'à défaut d'une convention de partenariat et/ou d'un contrat susceptibles de donner lieu à une opportunité d'investissement, la FIA continue de servir d'un espace privilégié pour alimenter davantage l'économie de bazar. Etant une manifestation commerciale par excellence, la FIA constitue une opportunité d'affaires de premier plan pour toutes les entreprises qui veulent écouler leurs produits. Preuve en est, les importations algériennes ont enregistré une hausse spectaculaire de 5,90% durant les quatre premiers mois de l'année en cours pour s'établir à 13,20 milliards de dollars. L'année 2008 a été marquée par un pic inégalé de 40 milliards de dollars d'importations. La facture devient incompressible, tandis que le niveau des exportations hors hydrocarbures n'arrive pas à décoller au-dessus du milliard de dollars. Habituellement, une telle manifestation devait être conçue de sorte à bonifier le niveau d'attractivité économique du pays organisateur. s'agit aussi d'améliorer le climat des investissements, de plus en plus fragilisé des suites d'une décision qualifiée «d'incompréhensible» à l'égard des investisseurs étrangers. Bouteflika boude les producteurs nationaux Aussi, le concept économique d'une Foire internationale veut dire espace d'échanges privilégiés entre opérateurs qui sert à favoriser surtout la venue de nouveaux investisseurs. Mais cette définition est-elle réellement bien appliquée en Algérie ? C'est une question qui s'impose avec acuité. Constat marquant : plusieurs pays, notamment européens, ont décidé cette année de réduire le nombre d'entreprises qui les représentent. La France, à titre indicatif, est représentée cette année par 135 entreprises contre 160 lors de la précédente édition de la FIA. L'Italie est représentée par 79 entreprises contre 85 lors de la 41e édition de la FIA, tandis que le pays d'Angela Merkel est représenté par 33 exposants. l'Espagne, quant à elle, est carrément inscrite aux abonnés absents. La participation nationale, elle aussi, a connu une tendance baissière cette année. L'on a recensé uniquement 390 exposants, contre 449 l'année dernière et 526 en 2007. Le pavillon central, où était concentré l'essentiel des exposants nationaux, était quelque peu boudé par les hautes instances de l'Etat ayant inauguré hier cette 42e édition de la Foire internationale d'Alger. Le président Bouteflika, accompagné du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et son staff gouvernemental, s'était contenté de rendre visite aux participants étrangers et non aux entreprises nationales. Abdelaziz Bouteflika, silencieux, a entamé sa visite par le stand italien avant de bifurquer sur le stand français. Il a aussi fait une halte au niveau du stand américain avant de conclure sa visite expéditive par un petit arrêt au stand canadien. Les entreprises nationales, ayant pris part à cet événement, ont été laissées sur leur faim. Et pourtant, le Premier ministre n'a cessé de promettre monts et merveilles aux investisseurs nationaux, lors de la présentation de son plan d'action devant les membres des deux Chambres du Parlement. Mais un problème de fond se pose : la Foire internationale d'Alger devra désormais répondre impérativement au «cahier des charges» de type standard applicable à tous les pays. Les foires internationales se veulent être le point focal international des rencontres concertées des affaires. La FIA, elle, faut-il le reconnaître, est très loin des standards internationaux, mais continue surtout de servir de tremplin aux partisans de l'économie de bazar.