En l'absence de réaction rapide et forte, l'humanité sera confrontée à un risque accru de changements climatiques « irréversibles », mettent en garde des scientifiques à six mois du congrès de Copenhague. La communauté internationale se retrouve en décembre dans la capitale danoise pour donner une suite au protocole de Kyoto, dont les engagements expirent en 2012, et tenter d'enrayer le réchauffement de la planète. Dans un rapport de synthèse publié hier, et rédigé à partir de la réunion de 2000 chercheurs de 80 pays début mars à Copenhague, 12 scientifiques lancent une mise en garde sans équivoque contre la menace de changements climatiques « abrupts et irréversibles ». Selon leurs conclusions, de nombreux paramètres climatiques évoluent « près de la limite haute » des projections du Groupe international d'experts sur le changement climatique, (Giec), dont le rapport de 2007 sert de base aux délicates négociations en cours sous l'égide de l'ONU. Hausse de la température moyenne à la surface de la Terre, fonte des glaces, montée du niveau des mers, acidification des océans. De nombreux indicateurs climatiques se situent déjà au-delà des fluctuations naturelles dans lesquelles se sont développées les sociétés contemporaines. Selon les dernières projections du Massachusets Institute of Technology, publiées en mai, faute de réduction drastique des émissions, l'hypothèse moyenne de réchauffement serait de +5,2°C à la fin du siècle, soit plus du double que ses propres projections réalisées en 2003. Pour le professeur Katherine Richardson, qui a présidé la rédaction de ce rapport de synthèse, la société a « tous les outils nécessaires pour répondre au défi du changement climatique, mais un élément crucial manque : la volonté politique ».