Le « programme présidentiel » des 100 locaux pour chaque commune n'est pas encore concrétisé dans la wilaya de Boumerdès. « C'est de l'argent jeté par les fenêtres ; ces locaux ne serviront à rien », disent les habitants. Ainsi, sur les 3200 locaux inscrits, seuls 2279 sont achevés aujourd'hui. 820 sont en cours de réalisation tandis que les 100 locaux prévus pour Timezrit ne sont pas encore lancés. Le plus grand retard est enregistré dans les communes de Naciria, Legata et Boudouaou où l'on a réalisé moins 30% du programme. En plus de ces retards, la répartition de ce programme ne convainc pas la population. Les spécificités de chaque commune ont été totalement ignorées. Des communes de plus de 70 000 habitants à l'instar de Khemis El Khechna (160 locaux) Boudouaou (130) et Bordj Menaïel (100) logées à la même enseigne que celles dont la population ne dépasse pas les 10 000 habitants telles que Sidi Daoud et Kherrouba avec 140 locaux chacune. La commune de Hammadi a eu droit à un quota de 200 locaux tandis que celle de Boumerdès en a eu droit à 50. Les autorités ont examiné 1251 demandes de locaux à ce jour. 1251 ont été validées dont 545 dans le cadre du dispositif Ansej, 628 Angem et 78 Cnac. Cependant aucun local n'est livré jusqu'ici. On a juste fait un peu de bruit au sujet de cette distribution lors de la campagne électorale pour la présidentielle d'avril dernier. Djamel Ould Abbès est venu à Boumerdès remettre « symboliquement » des décisions d'attributions à quelques jeunes triés sur le volet. Dans la commune de Ouled Aïssa, les services concernés ont enregistré 15 demandes validées pour un quota de 110 locaux réalisés dont 70 sont réceptionnés. Idem pour les communes de Taouarga avec 22 demandes validées, Ammal (19), Benchoud (20), Sidi Daoud (22), Si Mustapha (8), bien qu'ici la quasi-totalité du programme est achevée. Les chômeurs que nous avons apostrophés s'accordent tous à dire que les locaux ne répondent nullement à leurs besoins et à leurs aspirations en matière d'emploi. Car ces locaux sont situés dans des endroits isolés. A Boumerdès, il n'est pas attendu de ce « programme de lutte contre le chomage » d'apporter des solutions aux bataillons de chômeurs de la wilaya. Les locaux sont implantés dans la plupart des cas en dehors du périmètre urbain, comme c'est le cas dans les communes de Naciria, Benchoud, Souk El Had, Thenia, Ammal et Chaâbet El Ameur. A Ammal une partie du projet a été implantée sur une zone inondable qui borde un oued. De même pour la commune de Naciria où on a réalisé une quarantaine d'unités tout près du site des chalets, à plus d'un kilomètre du centre-ville. Résultat : de nombreux locaux se sont érigés en lieux de débauche loin des regards des autorités. Ce qui est évident, aujourd'hui, ce programme n'aura finalement été qu'une autre perte et un ratage à ajouter à la liste des milliers d'autres. La non-attribution des locaux réceptionnés n'est qu'un signe de défaillance des autorités et de l'absence de vision quant aux politiques à mettre en place pour juguler le chômage qui lamine de larges pans de la société.