La réalisation des 100 locaux commerciaux par commune, projet ordonné par le président de la République, ne cesse de faire du bruit : le choix des assiettes de terrain est à chaque fois décrié par la population. La « rareté du foncier » aurait poussé les autorités à se rabattre sur les parties communes en ignorant la procédure des enquêtes de commodo et incommodo. Dans cette optique, la wilaya déléguée de Bir Mourad Raïs a eu le monopole de la contestation. La décision d'implanter 54 locaux à l'entrée de la cité des 102 Logements à Sidi Yahia, commune de Hydra, a été décriée par les résidents. « Ces locaux piétinent sur les parties communes de la résidence et obstruent des voies d'accès (…) », écrivent-ils, en mars dernier, dans une opposition adressée au wali. Dans la commune de Bir Mourad Raïs, il a été décidé de réaliser le projet sur un espace vert à la cité des 444 Logements de Saïd Hamdine. La population a tenu des rassemblements sur site où les travaux ont été engagés, début février. La population a introduit une plainte contre la wilaya et les autorités locales ont fait de même, accusant la population « d'interrompre les travaux » du chantier. A Birkhadem, c'est une autre histoire. Des locaux devraient être construits dans l'enceinte-même de l'école primaire Slimane Kerrouche, aux Vergers. Cette situation a été déplorée par des parents d'élèves et des habitants du quartier dans un courrier rendu public fin février dernier. Auparavant, en janvier, ce sont les citoyens de la cité des 804 Logements (Birkhadem) de dire « non » à une telle opération. En dehors de la daïra de Bir Mourad Raïs, le projet a fait des mécontents parmi la population de Dar El Beïda. Les copropriétaires résidant à la cité colonel Chabani (ex-1100 Logements Cnep) ont, en effet, contesté « vivement et avec force » la réalisation du projet. « La Cnep, écrivent-ils au wali, et les autoconstructeurs ont déjà réalisé plus de 300 locaux commerciaux. Seule une centaine de locaux sont ouverts et plus de 200 sont fermés par manque d'activité (…) ». Les résidents précisent que « les locaux réalisés par la Cnep ont été déjà distribués par la commune dans le cadre de l'emploi de jeunes ». « Le projet sera voué à l'échec du fait que la cité est isolée (…) », expliquent-ils encore. A la place des 100 locaux, les concernés affirment avoir besoin d'autres services sociaux tels qu'une polyclinique, un jardin public, une bibliothèque, un centre culturel… Face à cette contestation, les pouvoirs publics ont pris parfois le risque de forcer la main à la population en passant outre leurs revendications. L'essentiel est de concrétiser au plus vite ce programme présidentiel. Lancé par le président de la République en 2004, le projet est inscrit en 2005 pour un délai prévisionnel de 6 mois. Tout le monde a mis la main à la pâte : le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, le département de l'Intérieur et des Collectivités locales, l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), les directions de la wilayas et les collectivités locales. Les fruits de ce concours sont là : deux ans après son lancement, aucun local n'est encore réalisé ! Les exhortations du wali, Addou Mohamed Kébir, n'ont pas abouti. « Le programme des 100 locaux commerciaux par commune doit être concrétisé en urgence d'autant plus que leur argent existe », avait-il lancé aux responsables de la wilaya et les élus locaux, à l'occasion de l'installation officielle, le 15 août 2006, des nouveaux walis délégués. La tentation pourtant était forte : il s'agit de réaliser 7500 locaux pour 11 400 postes d'emploi au profit des chômeurs âgés de 18 à 50 ans. Des réceptions cette année Le bilan d'activités 2006 de la wilaya fait état de la réception de 208 locaux commerciaux durant le 2e semestre 2007, de 1930 au 3e semestre de la même année et 3623 locaux seront réceptionnés, selon ce document, fin 2007 et début 2008.