L'amphithéâtre du palais de la culture Malek Haddad a fait, jeudi dernier, le plein de praticiens à l'occasion de la tenue d'une journée de déontologie médicale pour la mise en place de mécanismes visant à assurer de façon pérenne la formation continue du personnel médical ciblé par cette action. Onzième du nom, cette journée, organisée par le Conseil de l'ordre des médecins de la région de Constantine, a réuni autour de cette thématique des dizaines de praticiens venus des wilayas de Constantine, Mila, Oum El Bouaghi et Jijel. Secrétaire général de cette institution, le Dr Amor Bouchagour rappellera, à cette occasion, que 5 900 médecins sont actuellement inscrits au tableau de l'ordre de ces quatre zones. Il soulignera, au passage, que ces derniers sont appelés à être évalués. Dans le canevas d'évaluation retenu par le Conseil de l'ordre, l'accent est mis sur l'assiduité des médecins aux journées de formation organisées par des sociétés savantes. Pour éviter de verser dans l'arbitraire, il est institué ce qu'il est convenu d'appeler un permis à points, un moyen infaillible, selon les initiateurs de cette opération, permettant d'opérer un pointage quasi-mathématique de l'assiduité des uns et des autres. Reste à mettre ce dispositif à l'épreuve du terrain, et là c'est une autre histoire. Le but de la manœuvre étant d'assurer une médecine de qualité, cette action devrait, du même coup, limiter le nombre des fautes professionnelles, depuis la faute légère qui concerne généralement l'erreur de diagnostic jusqu'à la faute grave qui traduit l'incompétence du mis en cause ou la réalisation d'un acte médical qui dépasse ses compétences. L'objectif visé par le Conseil de l'ordre est, de ce fait même, de restaurer également la confiance des citoyens envers les services hospitaliers accusés de tous les maux. Ce qui profite, en l'état actuel des choses, aux établissements privés, dont certains, faut-il le rappeler, font appel à des médecins étrangers qui activeraient, dans leur grande majorité, en contradiction avec la loi régissant l'activité professionnelle des étrangers. Ceci étant dit, la situation précaire (sinon humiliante) dans laquelle activent les quelque 4 000 médecins algériens résidant en France est également l'un des sujets qui interpelle le Conseil de l'ordre, préoccupé au plus haut point par cette situation. En outre, si l'on en croit les dernières statistiques établies par le Conseil national de l'ordre des médecins, il existerait en Algérie 36 000 médecins, dont 4 000 seraient au chômage. Ce taux représente grosso modo un médecin pour 900 habitants, selon cette source d'informations. Un pourcentage jugé satisfaisant, sachant que l'Organisation mondiale de la santé préconise un médecin pour 1 000 habitants. Il faut savoir, cependant, que la majorité d'entre eux activent dans les régions nord du pays, et ce au détriment des zones enclavées, boudées pour diverses raisons par les médecins.