Comme il fallait s'y attendre, la 8e journée de déontologie médicale organisée, jeudi dernier, au palais de la culture Malek Haddad par la section ordinale régionale des médecins de Constantine, a drainé un nombre important de spécialistes pour un débat de niveau appréciable. Autour du thème « La médecine : art, science et conscience », une vingtaine de communications programmées durant la journée a traité divers sujets liés à la lancinante question de la bioéthique et au droit ainsi qu à tous les aspects en relation directe avec l'évolution et l'exercice de l'art médical, le rapport médecin/malade, les problèmes d'éthiques soulevés par les praticiens et la formation au professionnalisme des futurs médecins. Les débats, qui ont passé en revue les soucis majeurs de tous les acteurs du secteur de la santé, ne manqueront pas de faire un sévère constat sur une situation marquée par l'absence d'une équité dans le droit d'accès aux soins pour les citoyens. « Nous sommes loin de répondre aux normes et aux exigences nouvelles dans le domaine de la santé en Algérie », dira le professeur Aberkane. En développant l'état des lieux à travers une intervention sur la relation médecin/malade, le professeur Aberkane avancera des chiffres bien significatifs. « Si en moyenne, on recense un médecin pour 1000 habitants sur le territoire national, on relève des disparités criantes entre une ville comme Alger où l'on dénombre un médecin pour 318 citoyens, alors que plus loin on ne recense qu'un seul pour 2103 habitants dans une wilaya comme Adrar. » L'intervenant conclura que malgré un nombre aussi impressionnant de praticiens dont le nombre évolue sans cesse dans les grandes villes, il demeure difficile de mettre en place un système performant de prise en charge des malades. Le marasme dans lequel se trouve coincée la corporation médicale, marquée surtout par un fort taux d'absentéisme, une démotivation, une dégradation des conditions de travail et un manque de reconnaissance, dénote d'un état des lieux peu reluisant. Le conseil de l'Ordre des médecins de la région de Constantine, dont le début d'activité remonte à l'année 1998 et qui commence à peine à s'organiser, fait face à une question de légitimité après la fin de son mandat en 2003 ou des élections de renouvellement de ses structures n'a pas eu lieu. La polémique provoquée par des membres de l'ancien bureau et qui a surgi durant la journée du jeudi n'a pas manqué de diviser les médecins dont la plupart hésitent toujours à se prononcer sur la question au moment ou le docteur Djenane, actuel président de la section ordinale régionale des médecins de Constantine, a refusé de faire la moindre déclaration à la presse. Cependant, nombreux sont les médecins, dont des anciens membres du bureau de l'ordre, qui s'interrogent toujours sur les raisons qui empêchent la tenue d'une assemblée générale élective qui reste en suspens depuis deux ans. L'avenir est capable d'en apporter un jour les réponses.