Les appels à l'aide de bénévoles, qui se dépensent pour mettre en valeur les lieux, restent sans échos auprès des responsables. La paradisiaque baie des Aiguades de Béjaïa attend toujours son toilettage. L'association pour la protection et la sauvegarde du site, drivée par un enfant des lieux, Djelloul Medkouri, commence à être gagnée par la lassitude. Les bénévoles de l'association sont « découragés » d'attendre de vains engagements des autorités quant à la perspective de rendre l'endroit plus accueillant. Dans une précédente édition, sollicités par « les gardiens des lieux », nous avons dressé un inventaire des plaies qui défigurent de manière disgracieuse le bord du plan d'eau et son environnement. Une belle toile que déprécie un manque de sécurisation et d'entretien. Certains arbres séculaires bordant les allées demandent à être élagués. Des branchages pourris constituant un danger sur les visiteurs des lieux. Des fissurations sont apparentes sur les murs de soutènement quand ceux-ci ne sont pas carrément gonflés sous l'effet d'une poussée de terre. Des déperditions d'eaux, des dallages et des escaliers défoncés, une rampe et une sente menant à l'extrémité Est de la crique effondrée, des herbes hautes…. Sans parler des insuffisances : des douches sommairement aménagées, un barraudage réalisé à moitié, des sanitaires inexistants, etc. Voila une part du tableau. Pourtant, une « initiative » du chef de daïra, en février passé, avait dégourdi l'association. La délégation qu'il avait pilotée (daïra, Parc national de Gouraya et APC) a constaté de visu les affres décrites. Des promesses ont été faites. L'association, selon son président, manifestera son enthousiasme en proposant un plan d'aménagement et un plan vert. Les bénévoles entameront un travail de nettoyage. Toutefois, ils ne sont pas nombreux pour passer au crible tout le territoire. Ne voyant alors rien venir et « n'arrivant pas à arracher une audience » à l'APC, le 13 juin passé, M. Medkouri envoie un courrier au P/APC. Ce dernier est encore sollicité pour une affectation à titre permanent d'un agent de nettoiement. La même lettre rappelle que le poste de gendarmerie demandé pour sécuriser les lieux, l'édification d'un siège pour l'association, l'éclairage et l'aménagement proposé (douches, sanitaires,…) ne sont toujours pas réalisés. L'APC aurait débloqué 100 000 dinars pour l'association mais l'argent n'est toujours pas entré dans les caisses. Seule une aide de 50 000 dinars concédée par l'APW est encaissée. Mais cela est insuffisant pour entreprendre de grandes actions. Les animateurs de l'association pour la protection et la sauvegarde des Aiguades voient en une « affectation du parking » à leur bénéfice, un moyen d'encouragement mais cela est une autre histoire. Cet ancien port romain, plus qu'une station balnéaire, est un véritable musée à ciel ouvert et sa figuration dans la circonscription archéologique de Béjaïa devrait susciter chez tout l'exécutif un véritable plan de réhabilitation. Laissés seuls, Djelloul Medkouri et les autres inconditionnels de l'endroit ne pourront rien faire malgré toute l'abnégation et l'engagement dont ils continuent à faire la preuve.