Au-delà de l'aveu du maire, selon lequel la commune de Khiri Oued Adjoul a eu sa part de projets de développement, il n'en demeure pas moins que cette dernière, plus connue sous le nom de Beni Belaïd, est encore loin d'avoir gagné les galons de sa vocation touristique. Comme ailleurs sur le reste du littoral de la célèbre corniche jijelienne où les projets de développement touristique sont encore à l'état d'imagination et de simple promesse, à Beni Belaïd, le tourisme est plus que jamais réduit à sa plus simple forme : la saison des baignades. Vaste région s'étendant sur 7 km de côte, à une trentaine de kilomètres à l'est de Jijel, cette commune est également connue pour sa célèbre zone humide, classée réserve naturelle. Des mordus de la nature et des espèces protégées s'indignent du fait qu'on n'hésite pas à pêcher dans ce lac. Les mêmes dénoncent aussi le fait que des oiseaux aussi rares que les flamants roses soient accueillis, à leur retour de migration, par les coups de fusil des braconniers. Pour le tourisme, tous les espoirs de la commune reposent sur les investissements tant promis pour faire de la côte de Beni Belaïd l'une des plus grandes attractions touristiques de la région. « Malheureusement, nous accueillons uniquement les estivants, mais pas de touristes », indique, dépité, le vice-P/APC, qui déplore le manque d'infrastructures touristiques. « Nous ne disposons que de 11 bungalows et d'un lieu de camping de 75 tentes », précise-t-il.Ce dernier fait remarquer que les zones d'extension touristique (ZET) non exploitées sont devenues un blocage pour la réalisation des projets d'habitat rural. Et pour cause, délimitées pour servir d'assiettes aux futurs projets dans le cadre de l'investissement touristique, qui tarde à voir le jour, ces zones sont restées en jachère malgré la promulgation, en 2006, d'un décret y interdisant toute construction. « Trois cents bénéficiaires de logements dans le cadre de l'habitat rural n'ont pu avoir de permis de construire à cause de ces zones », fait remarquer le P/APC, qui n'hésite pas à trancher que « ces ZET représentent le principal problème pour la commune ». Ceci dit, il est aberrant de constater, d'après ces remarques, que des citoyens payant des impôts sur leurs biens fonciers, soient interdits de construire dans leurs propriétés privées à cause d'un décret qui n'a pas eu l'effet escompté : donner un coup de fouet à l'investissement touristique. L'autre projet, pour lequel un intérêt tout particulier a été accordé, demeure la réalisation, sur un tronçon de 18 km, d'une route reliant la côte de Beni Belaïd à celle de la célèbre plage de oued Z'hor, à l'extrême est de la wilaya. La réalisation de ce projet évoqué avec enthousiasme reste toutefois tributaire de l'amélioration de la situation sécuritaire. Il est prévu que cette route contribue non seulement à la relance de l'activité touristique sur tout le prolongement de ce littoral, mais aussi au désenclavement des mechtas confinées dans les montagnes à grande densité forestière.