Forcés au départ durant la décennie noire, les habitants n'ont cessé d'interpeller les autorités pour qu'elles tiennent leurs promesses, celles relatives au relogement, annoncé en …2005 Vaste région forestière fortement boisée, située à l'extrême nord-est de la wilaya de Jijel, frontalière avec celle de Skikda, à une trentaine de kilomètres au nord d'El Milia, Beni Ferguène est d'abord connue par les sites touristiques de sa fameuse plage de Oued Z'hor, avant d'être l'unique ouverture de cette commune sur la mer. Toute cette région, à la nature luxuriante, composée d'une quinzaine de dechras, a été vidée de sa population suite à la dégradation du climat sécuritaire au milieu des années 1990. Forcés d'aller chercher refuge sous des cieux plus cléments, certains habitants se sont carrément installés dans d'autres wilayas. D'autres ont élu domicile quelque part dans les quartiers populaires de la ville d'El Milia, où ils se sont casés dans des garages ou dans des logements de fortune loués à prix d'or. Durement marqués par les événements tragiques qu'ils ont vécus, les populations concernées ne rêvent, aujourd'hui, que d'un retour à leur terre natale. Selon les habitants, les promesses de relogement des populations déplacées, faites par les autorités en…2005, dans le cadre de la politique de relogement des régions désertées, tardent toujours à se concrétiser. Si certains efforts ont été engagés pour faciliter ce retour, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire. Pour cela, il faut remonter à cette fameuse visite du 4 janvier 2005, qui avait guidé le wali à la tête d'une délégation composée des autorités civiles et militaires de la wilaya à Beni Ferguène, et lors de laquelle toute une batterie de recommandations avaient été retenues. Plus de quatre ans après, presque tous les points soulevés sont toujours en suspens. La route menant à la sablière de Oued Z'hor se dégrade de jour en jour, selon les habitants, qui évoquent la promesse, non tenue, de la réalisation d'un dalot sur l'oued Assif. Les recommandations de trouver des moyens pour endiguer la dégradation de l'environnement par suite de l'exploitation de la sablière demeurent toujours en instance. L'aménagement de la route El Milia-Oued Z'hor, sur un parcours de 30 km, reste également un vœu pieux, bien qu'une première tranche s'arrêtant à Mechat sur 11 km ait été réalisée. Le parcours des 19 km restants est devenu impraticable. Les habitants qui n'ont pas fui la région attendent la réalisation des logements promis dans le cadre d'un programme confié à la DLEP et aux services agricoles. D'autres points liés à la création d'un autre programme agro- forestier au profit de la région, et l'ouverture d'une route entre la plage de B'ni Belaïd, dans la commune de Khiri Oued Adjoul, et Oued Z'hor, sont également des promesses en attente de concrétisation. Le souhait de l'ouverture de la célèbre côte de Oued Z'hor fait toujours rêver les populations déplacées et les estivants. Il convient de retenir qu'une liste de 211 personnes désireuses de revenir dans cette région avait été remise aux autorités locales en 2005. Depuis, aucune nouvelle, en dépit des requêtes régulières des populations aux responsables, adressées par le biais des associations agréées, dont la dernière en date, signée par 53 personnes, remonte à quelques jours. Ces gens-là sont toujours dans l'attente de réaliser le rêve de leur vie : revenir chez eux, après de longues années d'errance, de pleurs et de misère.