Le dénommé K. Kaddour a été condamné, hier, par la cour criminelle, à une peine de 20 années de réclusion pour homicide volontaire. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, la genèse de cette affaire remonte à la nuit du 24 au 25 mai 2004, aux environs de 2 h 30, et a eu pour théâtre la place mitoyenne à la gare ferroviaire d'Oran. La victime, B. A., un sans domicile fixe qui s'est sédentarisé à proximité de la gare de chemins de fer, a, le soir du drame, hélé l'accusé qui avait l'habitude de roder dans les parages. Le mis en cause dans cette affaire avait dans ses mains des baguettes de pain, et la victime, qui faisait la manche pour se nourrir, lui aurait demandé un morceau. L'accusé aurait refusé tout en affichant un comportement hautain. Une altercation a éclaté entre les deux hommes à ce sujet et des badauds sont intervenus pour calmer les esprits. Tout sembla être rentré dans l'ordre, mais l'inculpé, animé d'une colère meurtrière, est revenu sur les lieux un moment plus tard, armé d'un coutelas. Sans hésiter, il s'est acharné sur sa victime en lui portant 11 coups de couteau sur différentes parties du corps. Un coup porté au niveau du dos a perforé le poumon du SDF qui a succombé sur les lieux avant l'arrivée des secours. Hier, à la barre, l'accusé a clamé son innocence en déclarant être victime d'une erreur : « Je n'ai jamais tué personne ; je n'ai rien à voir avec ce crime. » Les témoins qui ont défilé à la barre ont formellement reconnu K. Kaddour comme étant l'auteur du meurtre. Le représentant du ministère public a souligné que l'accusé avait reconnu les faits lors de l'instruction judiciaire, tout en faisant remarquer son acharnement sur la victime, preuve qu'il avait bien eu l'intention de donner la mort. Il a conclu son réquisitoire en requérant la peine maximale. L'avocat de la défense a souligné que son mandant était innocent avant de demander son acquittement.