C'est en ces termes que le lieutenant Ami Saïd, des services de prévention de la protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou a conclu sa communication, lors de la première journée d'étude sur le risque d'inondation qui a été tenue avant-hier, dans la daïra de Draâ Ben Khedda, à 10 km du chef-lieu de wilaya. La rencontre a réuni les élus locaux, les chefs de daïras et des techniciens des localités de Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda, Béni Douala et Maâtkas. Le choix de ces localités pour tenir cette action de sensibilisation n'est pas fortuit. Ces localités ont, en effet, subi les tourmentes causées par les intempéries ces cinq dernières années. Dans l'une des recommandations formulées par la protection civile et dont il faudra tenir compte, il est cité «le renforcement des moyens et du dispositif des communes concernées et l'incitation des P/APC à prendre connaissance des plans d'inondation et des plans ORSEC de wilaya afin de mieux appréhender et anticiper sur les effets des catastrophes naturelles». Depuis 2002, plusieurs villes ont subi les aléas des inondations qui ont provoqué des morts et d'importants dégâts matériels. S'il y a un constat à faire sur le plan organisationnel, il apparaît que la capacité des pouvoirs publics à gérer des situations de crise n'est pas optimale. Au cours de son intervention, l'officier de la protection civile n'a pas manqué d'insister sur la nécessité de coordonner les efforts entre différentes administrations et le corps de la Protection civile pour optimiser l'organisation des interventions. D'emblée, l'intervenant affirme : «Une catastrophe naturelle n'est pas une fatalité. Il suffit simplement de connaître le phénomène, l'identifier et l'analyser afin d'anticiper sur les méthodes et les moyens à mettre en place pour y faire face. Ainsi, la formation et le développement de l'information préventive chez les élus et les citoyens s'avéreront des actions salvatrices.» Rappelant les dernières inondations ayant eu lieu dans la wilaya de Tizi Ouzou, il en ressort que ce phénomène naturel a engendré 130 familles sinistrées en 2002. L'année la plus meurtrière était de 2005 où l'on a enregistré la mort de 6 personnes et 51 blessés. Les éléments de la Protection civile ont dû intervenir plus de 178 fois. En novembre 2007, un couple et un jeune ont trouvé la mort dans un canal dans la zone d'Oued Falli alors qu'un écolier de 10 ans a été emporté par la crue dans la localité de Makouda. Pour M. Ammi, l'action des collectivités locales peut amoindrir l'ampleur des dégâts pour peu qu'il y ait le minimum d'entrain à travers des opérations telles que le curage des caniveaux et des avaloirs, l'acquisition du matériel et la mise en place d'un plan d'assistance mutuelle. Par ailleurs, et au niveau des zones inondables, les efforts des autorités locales ont abouti au lancement de plusieurs projets. Les ouvrages sont conçus pour la collecte et le drainage des eaux pluviales. Dans ce contexte, cinq ovoïdes ont été inscrits en plus des opérations telles que la réalisation de caniveaux, le curage des avaloirs, la pose de gabions ainsi que la construction de murs de soutènement. Toutefois, à la zone Oued Falli, sise à la périphérie ouest de Tizi Ouzou, les travaux ne sont toujours pas achevés. La partie basse de Tirmitine est à prendre au sérieux puisqu'elle ne dispose d'aucun ouvrage susceptible de protéger le lotissement situé en aval. Aux Ouadhias, à l'orée de l'hiver, le projet de réalisation d'un ovoïde de 1,5 km bute toujours sur un problème de financement. En outre, lors des dernières précipitations, un tronçon de la RN12 a été inondé au niveau de l'hôpital psychiatrique de Oued Aïssi.