Ainsi, face à la campagne médiatique haineuse menée par de nombreuses chaînes satellitaires égyptiennes, notamment dans l'émission «El bit bitak» diffusée sur la chaîne Al Masria et aux langages provocateurs des animateurs et des invités, le Syndicat national des agences de voyages Algérie (centre) a décidé de réagir. Dans un communiqué envoyé à la rédaction, il est fait mention de la principale décision qui est de «geler l'ensemble des voyages en direction de l'Egypte et de suspendre les conventions avec les agences égyptiennes jusqu'à nouvel ordre». Le climat délétère, l'ambiance électrique et le sentiment antialgérien qui règnent actuellement dans les rues du Caire ne laissent plus de place au tourisme. Hamina Salah-Eddine, président de cette structure, nous a confirmé que cette mesure a été prise lors d'une réunion datée du 16 novembre et qui est une sorte de protestation et «une manière de faire entendre notre voix». Selon le communiqué, «plusieurs agressions ont eu lieu dont ont été victimes des supporters et des touristes algériens par des gens qui n'ont aucune relation avec le sport avant le match du Caire». L'Egypte a été pendant longtemps l'une des destinations les plus prisées des Algériens mais depuis quelques années, la fréquentation a tendance à baisser. «L'Egypte occupait la deuxième position après la Tunisie et avant la Turquie et le Maroc. Après les événements de Ghaza, nous avons enregistré une chute de notre chiffre d'affaires de 30% vers cette destination. C'est un produit de fin d'année avec les réveillons.» La Turquie a entre temps effectué une remontée remarquable. Les feuilletons très suivis par les téléspectateurs algériens ont boosté le nombre de touristes qui visitent la Turquie. Le Maroc risque aussi de profiter de cette situation en récupérant les Algériens qui devaient franchir la nouvelle année sur les bords du Nil ou à la station balnéaire de Charm El Cheikh. Comme chaque année, il y avait des réservations sur ces destinations mais aujourd'hui, tout est remis en question. «Ils disent qu'ils nous ont appris l'arabe mais eux, ils n'ont rien appris de nous. Ils ne nous connaissent pas», ironise Salah-Eddine. Il faut dire que plusieurs agences de voyages algériennes commercialisent la destination Egypte (le Grand Caire, Alexandrie, Assouan, Sharm El Sheikh, Hurghada et Luxor). Avec toute cette tension entre les deux capitales, elles hésitent à envoyer les Algériens sur une terre pharaonique devenue inhospitalière.