Les centres d'assistance au travail (CAT), les fermes pédagogiques (FP) et les ateliers protégés (AP) prévus au titre du décret exécutif n° 02/08 du 02 /01/2008 dans le cadre de l'insertion professionnelle des personnes souffrant de déficience mentale verront-ils le jour dans l'immédiat ? Destinés aux sujets âgés de 18 ans et plus, ces structures qui sont un plus dans la chaîne de solidarité nationale, devront renforcer l'action des centres médico-pédagogiques en offrant à cette catégorie de personnes très vulnérables et traînant des handicaps lourds, la possibilité de s'intégrer dans le vie sociale et professionnelle. Il appartient donc aux pouvoirs publics de donner un contenu concret à ces projets qui ne demandent pas de gros investissements pour leur réalisation. Seulement, si ces structures venaient à voir le jour, elles auraient surtout besoin d'un encadrement spécialisé à même de faciliter l'adaptation des concernés à leur nouvelle situation socioprofessionnelle, d'où la nécessité de procéder à une évaluation de l'action des centres médico-pédagogiques pour tirer des enseignements utiles, susceptibles de contribuer à la réussite de ces nouveaux projets lesquels doivent être entourés préalablement de toutes les conditions favorables avant leur mise en œuvre. Faut-il indiquer que les centres en question, qui accueillent actuellement 379 enfants attardés mentaux, souffrent d'un manque d'encadrement spécialisé, en plus de l'exiguïté des lieux empêchant la création d'espaces d'activités ? C'est le cas du centre médical pédagogique de Boukhadra (El Bouni) qui abrite 86 enfants aliénés mentaux dont 11 d'entre eux ne sont pas dans un état de santé difficile. Cet établissement, qui compte quatre ateliers, nécessite une extension de ses capacités d'accueil dans le but de permettre une meilleure pise en charge des pensionnaires et d'en drainer d'autres. Ces contraintes n'ont pas empêché ses gestionnaires d'organiser des activités dignes d'intérêt au profit de ces enfants qui ont goûté aux plaisirs des sorties récréatives dans les villes de Guelma, El Kala, au bord des plages, dans les jardins publics et au club hippique de Annaba. Ces excursions leur ont permis de s'ouvrir sur le monde extérieur et de développer leur autonomie. L'encadrement des enfants et adultes aliénés mentaux requiert l'implication de la société entière, en premier lieu celle des parents, qui doivent se rapprocher des établissements médico-pédagogiques pour inscrire leurs enfants. L'université peut, elle aussi, contribuer à l'amélioration du fonctionnement des structures de prise en charge de cette frange à travers les mémoires de fin d'études sur le sujet, à même d'apporter des propositions pour la dynamisation de la formation et des solutions aux problèmes rencontrés. Il convient enfin de signaler que les pensionnaires des centres médico-pédagogiques bénéficient d'une prime de scolarité.