Aït Abderrahim Chaâbane nous a quittés par une froide journée d'automne dans la ville qui l'a vu naître au cœur du Sersou. Chaâbane, chacun se souvient de son élégance raffinée, de sa voix chaude et de son humour irrésistible. Il était le centre d'intérêt du milieu estudiantin de la cité universitaire de Ben Aknoun et chacun recherchait son compagnonnage alors qu'il poursuivait brillamment des études de droit. Tour à tour, haut cadre au ministère des Moudjahidine, secrétaire général du Conseil national économique et social et du ministère du Tourisme. Il rejoignit à la fin des années 1970, le corps préfectoral où il exerça comme wali de M'sila, de Constantine et d'Alger jusqu'en 1986, année où j'ai eu l'honneur de lui succéder. Il apporta à la ville une dimension qualitative et une touche esthétique qui lui manquent tant aujourd'hui. Il est parti dans la précarité et la solitude, cruellement déçu par la collectivité qui n'en est pas à sa première amnésie. L'artiste est parti sans tirer sa dernière révérence en faisant un pied de nez à ce monde ingrat où il s'est fourvoyé tout en s'efforçant lucidement d'y apporter sa touche humaine. Adieu Chaâbane, ceux qui t'ont aimé et estimé ne t'oublieront pas. Chérif Rahmani