Que faire pour dynamiser un secteur tombé en désuétude, faute de moyens conséquents et à cause de son abandon par les professionnels ? La wilaya d'Oum El Bouaghi était connue par l'illustre tapis des Haractas, un tapis qui tirait son essence de temps immémoriaux. Il était confectionné dans toute la région d'Oum El Bouaghi et, principalement, à Aïn Béïda, par la famille des Ouled Hamla. Au cours de années 1970, une unité de la Société nationale de l'artisanat et du textile (SNAT) y avait été implantée. C'est une petite usine qui avait à charge la fabrication et la teinture des pelotes de laine, destinées à la confection du tapis des Haractas. En parallèle, l'APC de Aïn Béïda avait érigé un atelier où activaient plusieurs tisserandes. En ce temps, le tapis, bien que coté, était à la portée des bourses moyennes. Il était inconcevable qu'une mariée n'en posséde pas dans sa dot. Mais, devant le coût trop excessif de la laine, l'industrie naissante du tapis s'en est trouvée réduite à sa portion congrue, voire plus ! La SNAT a fermé ses portes. L'unité de confection, propriété de la municipalité de Aïn Béïda, en a été affectée, ce qui a entraîné la libération des tisseuses. Le tapis, tissé main, devenu trop prohibitif de par la matière première et la main-d'œuvre, n'inspirait plus personne. Le tapis synthétique, importé des pays orientaux, l'avait supplanté en catimini. La marque « Samira » inondait le marché. Les prix étaient certes modiques, mais la qualité était de loin inférieure au tapis local. Depuis quelques années, le ministre chargé du patrimoine (PME et PMI) tente de renverser la vapeur en réhabilitant le travail artisanal. Et c'est de bonne guerre, puisque cela a l'avantage de booster un secteur tombé en déliquescence, alors qu'il constituait un trésor inestimable pour le patrimoine national. Dans cet ordre d'idées, la wilaya d'Oum El Bouaghi a bénéficié de nombreux projets, destinés à revivifier le secteur. La maison de l'artisanat, érigée à Aïn Béïda, en est un parfait exemple. En adoptant une nouvelle stratégie, le ministère de la PME-PMI compte réhabiliter l'artisanat, un secteur capable de créer des emplois et de résorber une grande partie du chômage.