Très connue pour ses dizaines d'ateliers de couture, spécialisés dans la confection des vêtements pour hommes, Djemaâ Béni Hbibi est également une commune à vocation agricole où le travail de la terre et l'élevage font partie des traditions ancestrales de la population. La confection des vêtements reste, toutefois, une activité clé dans le secteur économique de cette commune touchée, à l'instar des autres régions de la wilaya de Jijel, par le fléau du chômage. D'une superficie totale de 48,68 km2, cette commune de 14 558 habitants, située à 41 km à l'est du chef-lieu de la wilaya, est aussi confrontée aux préoccupations de développement qui s'appuient principalement sur le défi de désenclavement de la population concentrée dans des localités montagneuses. Le relief de la commune, à 75% forestier, est une entrave aux actions d'ouverture et d'aménagement des routes, selon les propos du maire. Dépourvus des principales commodités de la vie telles justement les routes, la couverture sanitaire et le transport, sans oublier les problèmes d'AEP, les habitants des zones montagneuses sont toujours tentées par l'exode au centre urbain du chef-lieu de la commune. Un effort est justement engagé dans ce sens, selon le P/APC, pour maintenir ces habitants dans leurs mechtas et encourager d'autres à y revenir après les avoir fuies. Des projets ont même vu le jour pour désenclaver plusieurs localités, précise le jeune maire de cette commune. Celui-ci énumère, à titre d'exemple, les routes réalisées dans les localités de Tyana, Ouled Fateh et Beni Maâzouz. En outre, les populations de quatre groupements d'habitations se trouvant sur l'axe routier du chemin de wilaya reliant Djemaâ Béni Hbibi à la commune de Bordj T'har, sur 15 km, ont bénéficié de l'aménagement d'une première tranche de 8 km de cette route. En tout, c'est plus d'une vingtaine d'opérations qui ont été réalisées depuis 2008 dans le cadre des projets de développement. Un programme de quelque 300 constructions rurales a également vu le jour au profit des habitants. La réalisation d'un lycée reste, cependant, une préoccupation majeure dans cette commune où on appréhende quotidiennement les risques d'accidents auxquels sont exposés 500 élèves du secondaire, contraints de traverser la voie express de la RN43 pour se rendre au village de Belghimouze. Pour l'histoire, le projet de réalisation d'une passerelle sur cette voie à forte circulation est resté depuis de longues années en suspens. Pourtant, cette route, appelée l'axe de la mort, a souvent été à l'origine de nombreux accidents mortels. L'annonce de la réalisation de deux échangeurs qui seront reliés à cette passerelle dans le cadre du projet de dédoublement de cette voie, dont les travaux sont cours, a rassuré finalement les citoyens.