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Colonisation, RASD, liste des pays à haut risque terroriste : Les dossiers qui fâchent vus de Paris
Publié dans El Watan le 25 - 02 - 2010

Paris (France)
De notre envoyée spéciale
Les divergences s'amplifient entre l'Algérie et la France. Les sujets irritants s'accumulent et risquent de demeurer tant qu'Alger et Paris ont des positions diamétralement opposées sur plusieurs dossiers sensibles au point où le dialogue entre les deux pays est rompu.
Le dernier signe de ce froid est le refus des autorités algériennes d'accueillir le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner. Les Français insistent pour que cette visite ait lieu pour briser la glace. Ils estiment que la balle est dans le camp des Algériens.
«C'est l'Algérie qui crée les difficultés», lance d'emblée un responsable au ministère des Affaires étrangères et européennes et proche collaborateur de Bernard Kouchner, qui a accepté de rencontrer les représentants de la presse écrite (El Watan, Liberté, El Khabar et l'Expression) et audiovisuelle (Entv et Radio nationale).
Ce dernier devait aborder les sujets d'intérêt communs, les échanges de vues sur le Proche-Orient, la Palestine, le Sahara occidental, l'Iran ainsi que les dossiers bilatéraux : la mémoire, la coopération économique, l'immigration. Le principe de cette visite, prévue initialement en janvier dernier mais reportée d'un commun accord, tient toujours, précise ce responsable qui a requis l'anonymat.
Elle est nécessaire, soutient-il, pour crever l'abcès et «essayer de rapprocher les points de vue». «Le problème est qu'il n'y a pas assez de dialogue politique et il faut corriger cela. Il faut que les deux pays parlent davantage sur le plan politique à travers des visites de ministres français et algériens», enchaîne-t-il.
L'Hexagone ne mise pas pour autant sur cet éventuel déplacement de Kouchner pour améliorer les relations bilatérales. Le ministre français ne veut pas d'une visite de réconciliation pour réparer les pots cassés, mais plutôt d'une visite de travail à un pays partenaire, susurre-t-on au Quai d'Orsay. Dans ce contexte, une visite d'Etat du président de la République algérien, Abdelaziz Bouteflika, très attendue et souhaitée par les Français, n'est pas d'actualité. La France multiplie les gestes pour rétablir le dialogue mais campe sur ses positions sur de nombreuses questions fondamentales.
Pas d'excuses
ni de repentance
La France, du moins celle de Sarkozy, n'envisage nullement de s'excuser. L'actuel président français avait annoncé la couleur en affirmant que la repentance était «une forme de haine de soi». Les Algériens devront se contenter du discours qu'il a tenu à Constantine, en 2007, où il a eu des paroles fortes sur le système colonial sans franchir le pas de faire le mea culpa de la France.
«C'est un sujet douloureux dans la société française. C'est un sujet qui déchire», fait valoir le proche collaborateur de Bernard Kouchner. Il exclut totalement un scénario à l'italienne qui a vu le président du Conseil, Silvio Berlusconi, assumer son passé colonial et présenter ses excuses à la Libye. «Il n'y a aucune chance pour que le modèle Italie-Libye soit efficace. On préfère les relations comme France-Allemagne», note ce responsable.
Les Français s'accrochent à la «voie originale» prônée par M. Bouteflika dans un discours qu'il a adressé au peuple à l'occasion de la commémoration des massacres du 8 Mai 1945. La création d'une «fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie», telle que prévu dans la loi du 23 février 2005 est un pas sur cette voie, souligne-t-on du côté de l'ancienne puissance coloniale. Pour Alger, la mise en place d'une telle institution est un non-événement et ne répond nullement à la question des excuses et de la repentance. Les quelques gestes français censés alléger le poids de l'histoire qui pèse sur les relations bilatérales sont considérés comme insuffisants, avec peu de portée politique. Les deux parties se livrent une guerre froide par hémicycles
interposés.
La loi sur la criminalisation de la colonisation
Les Français suivent avec une grande attention la suite qui sera donnée à une proposition de loi criminalisant la colonisation, initiée par le député du Front de libération nationale (FLN), Moussa Abdi, et à laquelle ont adhéré 124 autres parlementaires. Si le texte passe, le gouvernement français usera de termes diplomatiques forts pour «le condamner, le déplorer, le regretter», prévient-on au Quai d'Orsay. «Si ce projet est adopté, ce sera un problème bilatéral important. Ce n'est pas quelque chose de constructif. Du côté de l'hémicycle, on aura des réactions virulentes», ajoute-on.
Le gouvernement français semble cependant confiant pour que le gouvernement algérien n'encourage pas cette initiative, qui risque de provoquer des réactions politiques très fortes. B. Kouchner avait d'ailleurs noté, après l'annonce de cette initiative, que la loi n'est pas à l'ordre du jour de l'APN qui, du reste, est contrôlé par le gouvernement algérien. Il avait aussi constaté que ce projet n'a pas été endossé par le pouvoir politique en Algérie. Le texte en question est considéré comme une réponse à la loi française du 23 février 2005. Celle-ci contenait un article glorifiant les bienfaits de la colonisation, qui a été abrogé par l'ancien président français, Jacques Chirac. L'ambassadeur d'Algérie, appelé à s'expliquer sur cette proposition de loi, avait signifié aux Français que «c'était la réponse du berger à la bergère». «Il faut sortir de cette spirale où les deux sociétés se rendent coup sur coup», plaide un responsable français.
Contre un Sahara occidental indépendant
Alors qu'elle signifiait en filigrane son soutien à la position marocaine et entretenait un discours ambigu sur le Sahara occidental afin de ne pas froisser l'Algérie, la France s'aligne désormais sans ambages sur les propositions du royaume chérifien. Elle a tranché et ne croit pas en la viabilité d'un Sahara occidental indépendant. Elle pense que c'est une perspective qui déstabiliserait la région et privilégie la solution du compromis : autonomie plus large, fédéralisme, décentralisation, mais dans le cadre du Maroc. «Ce qui nous frappe, c'est que ce théâtre dure depuis trente ans entre le Maroc, le Polisario aidé par l'Algérie. Pour l'instant, c'est le statu quo. On essaye de faire en sorte à ce que le Polisario accepte la proposition marocaine avec l'aide de la communauté internationale (Onu)», indique-t-on.
Les Français préconisent un dialogue franc «sur ça» avec l'Algérie. Pour eux, il est impératif que l'Algérie, qu'ils considèrent comme partie prenante dans le conflit, s'asseye à la table des négociations et que la France cesse de se cacher derrière «un processus onusien qui n'existe pas» et «l'Algérie derrière le Polisario». La diplomatie française est sceptique quant à la réussite du processus chapeauté par l'envoyé spécial de l'Onu, Christopher Ross. Un responsable à la présidence française estime même que le Sahara occidental a créé, depuis 1975, une situation de blocage entre l'Algérie et le Maroc dont la frontière fermée «est l'une des rares dans le monde». D'après lui, il y a aussi «le coût du non-Maghreb» qu'il faut prendre en considération.
L'Algérie, pays à haut risque terroriste
Inclure l'Algérie dans la liste noire des pays à haut risque terroriste a soulevé l'ire du gouvernement algérien. La France n'en démord pas pour autant. Elle se défend de stigmatiser les Algériens et l'Algérie. La liste concerne les personnes qui prennent les compagnies aériennes à partir de l'Algérie et n'entraîne aucune contrainte, relève-t-on. «L'idée n'est pas de dire que l'Algérie est un pays terroriste, mais de dire qu'il faut nous protéger d'un ennemi commun qui est le terrorisme», assure-t-on, en soulignant que «c'est un problème de communication français. Ce dispositif existe depuis février 2009 et l'Algérie était au courant. L'annonce devait concerner son élargissement à 30 autres pays. A terme, l'objectif est d'universaliser le dispositif».
D'autres sujets qui fâchent s'amoncèlent sur les relations entre l'Algérie et la France. L'affaire Hasseni, le diplomate algérien mis en résidence surveillée dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'opposant Ali Mecili en 1987 et les allégations contre l'armée algérienne accusée d'avoir commis une bavure ayant coûté la vie aux moines de Tibhirine (Médéa) en 1996, ont suscité une grande émotion en Algérie.
Le gouvernement français persiste à dire que le pouvoir politique ne pouvait intervenir dans le travail de la justice. Un responsable du ministère des Affaires étrangères a toutefois tenu à signifier que le général Buchwalter «ne représente en rien l'Etat français».
Un responsable à l'Elysée a essayé de dédramatiser la situation en évoquant «quelques petits événements qui ont créé des parasites». «Personne n'a envie de couper les fils», commente-il. Le président Sarkozy, a-t-il poursuivi, «est complètement conscient que la relation avec l'Algérie n'est pas comme celle avec les autres pays». Etant le premier président français à ne pas avoir de liens avec la guerre d'Algérie contrairement à Chirac, Mitterrand, etc., sa vision de cette relation est différente de celle de ses prédécesseurs et influe sur le partenariat entre les deux pays.
Le malaise est ressenti même par Bernard Derosier, député du Nord (socialiste), président du groupe d'amitié France-Algérie. «Il y a eu quelques erreurs, notamment la mise en résidence surveillée du diplomate Hasseni et le fait de placer l'Algérie dans la liste des pays à risque terroriste. Ces deux affaires contribuent à rendre les relations un peu difficiles. Je ne sais pas pourquoi la France a pris la décision d'inclure l'Algérie dans la liste des pays à haut risque terroriste. Elle est allée un peu vite. Politiquement, c'est une erreur. L'Algérie ne peut pas être considérée comme étant un pays plus dangereux que d'autres», analyse-t-il.
M. Derosier, qui aura une audience le 20 mars prochain avec B. Kouchner pour discuter des relations algéro-françaises, s'attend à une autre levée de boucliers lorsque le gouvernement français lancera le musée de la colonisation qui est, selon lui, «une maladresse de plus». Ce musée sera plus une brèche pour louer les vertus de la colonisation qu'un espace consacré à l'histoire coloniale.
Le député socialiste reste optimiste quant à une évolution positive des relations : «Les sujets de divergences ne sont pas insurmontables. Mon analyse est que les relations entre la France et l'Algérie sont marquées par la passion. Il y a un côté passionnel qui prend parfois le dessus. Il faut qu'on se mette autour d'une table, aux niveaux diplomatique et parlementaire.»
|Accords de 1968 La France veutla réciprocité |
|Les négociations entre l'Algérie et la France pour la révision des accords de 1968 sont très serrées. Les Français, qui voulaient mettre fin au statut dérogatoire au droit commun spécifique aux Algériens, se sont heurtés au refus de l'Algérie de revoir ces dispositions. Ils souhaitent donc avoir un statut similaire pour les citoyens français en Algérie. «On essaye de trouver un moyen qui soit spécifique et réciproque pour équilibrer un peu les choses. Il est nécessaire de faciliter la circulation des personnes pour les Français et leur faciliter l'obtention du visa», a révélé une source proche du ministère français des Affaires étrangères et européennes.|


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