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Paris-Alger : les sujets qui fâchent
Des diplomates français évoquent leur vision des relations bilatérales
Publié dans Liberté le 25 - 02 - 2010

Alors que Claude Guéant et Jean-David Levitte, la garde rapprochée de Sarkozy, sont dépêchés à Alger, les diplomates français à Paris ne dissimulent pas leurs ressentiments quant à la relation tumultueuse avec l'Algérie.
Un jour avant l'arrivée non annoncée du SG de l'Elysée et du conseiller diplomatique du président français, des sources diplomatiques françaises proches de Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, se montraient amères quant au refus d'Alger de programmer la visite du MAE français : “Je vous confirme qu'il y a de grandes difficultés d'Alger pour trouver une date. Il faut sortir de cette spirale où les deux se rendent coup pour coup. Ce sera le message de Kouchner à Alger. Il a émis le souhait de se rendre en Algérie pas pour réparer des pots cassés ou se réconcilier, mais pour une visite de travail avec un des partenaires essentiels de la France dans cette région”, nous indique-t-on, avant d'ajouter : “On a du mal à la programmer. Prévue en janvier, elle a été reportée d'un commun accord. On essaie de trouver des dates. Le plus tôt sera le mieux pour Kouchner.”
Or, ce message c'est bien les “hommes du Président” qui l'ont transmis au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui, pour la circonstance, a convié aux entretiens le MAE, Mourad Medelci, et même le numéro deux des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé de la Coopération maghrébine. Un signal protocolaire qui implique que la visite de Kouchner est devenue caduque.
Le même Kouchner, qui lance dimanche le fameux : “La génération de l'indépendance algérienne est encore au pouvoir. Après elle, ce sera peut-être plus simple”, pour expliquer l'échec des relations ou probablement pour répondre au désaveu de l'Elysée qui envoie, dans son dos, des émissaires de haut niveau. D'ailleurs, dans la même journée, Sarkozy a également recadré Kouchner sur le dossier palestinien.
Mais revenons aux sources diplomatiques françaises qui nous ont offert une vision assez pessimiste du couple Alger-Paris quoi qu'en disent les émissaires de Sarkozy : “Les relations bilatérales ne sont pas bonnes, mais elles ne sont pas non plus détestables. On aurait aimé qu'elles soient plus chaleureuses.” Elles ne risquent pas de s'améliorer avec les négociations en cours de l'accord de 1968 puisque Paris veut supprimer le statut dérogatoire des Algériens pour le dossier de la circulation des personnes et pousse Alger à accepter la réciprocité en termes de délivrance de visas long séjour pour les Français qui se rendent en Algérie. “On ne veut pas figer les positions”, indique une diplomate qui nous renvoie aux négociations entre les deux ministères de l'Intérieur.
En évoquant le dossier de la mémoire, les positions semblent plus que figées du côté français. Du moins de la part de nos interlocuteurs qui excluent catégoriquement toute idée d'excuses officielles ou d'actes de repentance de Paris : “Pour Sarkozy, la repentance est profondément ancrée dans sa vision politique comme il l'a dit dans le discours en Algérie (Constantine). C'étaient des paroles fortes contre le système colonial. C'est l'un des éléments de réponse de Kouchner, il a parlé de la fondation pour la mémoire en cours de création. Est-ce que cela répond à la question de la repentance ? Pas entièrement. Les choses sont loin d'être mûres du côté français. La demande de Bouteflika était sophistiquée, il a parlé de ‘voie originale'. Il faut qu'on ait un retour. Une manière de répondre à la revendication de Bouteflika. Il y aura d'autres initiatives pour tenter de répondre. Il faut se parler. Pas seulement dans les hémicycles. Il faut sortir du cycle des déclarations du style ‘Insultant, scandaleux, martyrs'. Un processus de réconciliation ne passe pas nécessairement par un processus de repentance. Il n'y a aucune chance que cela se passe comme entre l'Italie et la Libye. Les problèmes qu'on ne sait pas résoudre, on les contient”.
De là à s'inquiéter de l'initiative des 125 parlementaires algériens qui ont déposé un avant-projet de loi criminalisant la colonisation, les diplomates ne veulent pas sombrer dans la paranoïa et croient, en définitive, que cette initiative ne sera pas soutenue, jusqu'au bout, par le gouvernement algérien : “On a constaté que le gouvernement ne l'avait pas inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée et avait la maîtrise de ce projet. Ce n'était pas d'origine gouvernementale, et on est loin de son adoption. On a dit que c'est préoccupant, ce qui est dans la gamme des qualificatifs, et à une échelle assez basse. S'il est adopté, on utilisera le terme scandaleux (...) Il faut accorder le bénéfice du doute. Si ce projet passe, ce sera un problème bilatéral important. C'est évident, il n'est pas passé, pas inscrit, et le gouvernement n'a pas pris position. La sagesse du gouvernement algérien est de ne pas encourager cette initiative qui risque de provoquer des réactions politiques très fortes. Alger peut forcer le gouvernement français à accompagner le mouvement. Si ce texte passe, le gouvernement français ne va pas dire que c'est bien. On va le condamner (…)”. Ce qui peut être assimilé à une menace à peine voilée.
Evoquant la liste noire, ces sources indiquent : “Je comprends que cette liste ait pu choquer, heurter la sensibilité des Algériens. Mais laissez-moi essayer à sa plus juste mesure d'expliquer ce qui s'est vraiment passé dans ce dossier. Cette liste n'est pas une liste qui stigmatise l'Algérie, elle ne concerne que les compagnies aériennes et les personnes qui prennent ces compagnies, de toutes nationalités, qui partent d'Algérie. C'est un vieux dispositif qui existe depuis un an. Il n'y a aucune contrainte supplémentaire pour les personnes, pas de fouilles supplémentaires. Le Quai d'Orsay rend souvent hommage à la coopération dans la lutte antiterroriste avec l'Algérie qui n'est pas un pays terroriste.” Elles révèlent que l'accord est entré en vigueur avec Alger depuis… février 2009 !
Mais le plus dur est à venir dès qu'on aborde le dossier du Sahara occidental sur lequel la diplomatie française franchement pro-marocaine ne cache pas son parti pris et condamne l'action de l'envoyé spécial onusien, Christopher Ross, qui est pour elle “vouée à l'échec (…) Est-ce qu'on a une position pro-marocaine ? Nous, on ne le croit pas. On ne croit pas à la viabilité d'un Sahara occidental indépendant. On pense que ce sera une perspective qui déstabilisera la région (…) Ce qui me frappe sur ce dossier, c'est que c'est un théâtre d'ombres depuis 30 ans, entre le Maroc et une partie qui se nomme le Front Polisario, une partie qui est aidée clairement par l'Algérie. C'est votre choix politique, et nous le respectons. L'Algérie en tire la conséquence ; elle n'est pas une partie en conflit. Elle est plus que ça. La France n'a pas cette approche. Une approche entre les deux solutions extrêmes, indépendance ou annexion”.
Paris veut pousser Alger à être partie prenante des négociations, ce qui risque de faire grincer des dents. À la lumière de ces déclarations qui ont le mérite de ne souffrir d'aucune ambiguïté en comparaison avec le langage conventionnel de la diplomatie française, on se demande à Alger si ce n'est pas le chant du cygne de Kouchner sur le dossier algérien qui, avec ses déclarations, gère probablement sa sortie.


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