Les conditions socioéconomiques dans lesquelles évolue la femme dans la wilaya de Aïn Defla continuent à être aléatoires, même si elles ont connu une certaine amélioration. Aujourd'hui, la femme possédant un certain niveau d'instruction adhère aux mouvements associatifs qui lui ouvrent parfois la voie au monde de l'emploi. Des femmes possédant une formation dans un domaine précis ou un certain savoir-faire ont ainsi investi le monde de l'entreprise. Dans la wilaya de Aïn Defla en effet, ces femmes, par le biais des dispositifs mis en place pour encourager leur insertion sociale, ont pu créer leur propre commerce, employant même plusieurs salariées, surtout dans le domaine de la confection de vêtements, de gâteaux traditionnels et dans le secteur des services. Cependant, en dépit des mesures incitatives initiées pour encadrer les activités économiques et commerciales, beaucoup de femmes se retrouvent dans les circuits informels qui semblent leur offrir davantage l'opportunité de subvenir aux besoins de leurs familles, comme en témoigne l'une d'elles rencontrée à Khemis Miliana. Des femmes souvent âgées, mais également des jeunes filles déambulant dès les premières heures du matin, particulièrement les jours des marchés hebdomadaires, les bras et la tête chargés de marchandises en quête d'une place de choix pour attirer le plus de clientèle possible. On les rencontre surtout à Eddala, un passage situé à hauteur de la cité Sid Maâmar où le commerce informel s'est imposé, malgré les nombreuses pétitions des habitants. Une poignée de femmes y exposent quelques produits hétéroclites. Ces commerçantes ambulantes sont de plus en plus nombreuses et leurs produits de plus en plus variés. On trouve sur les étals de ces dames plus d'une dizaine de variétés de céréales prêtes à la consommation à raison de 25 DA la mesure, ou encore du couscous à 100 DA le kg. A côté de ces produits, il y a également des œufs de poules provenant d'élevages domestiques ou encore des herbes aromatiques, des fruits de vergers et piments de jardins potagers, des ustensiles en argile… L'une d'elles nous explique qu'elle gagne à peine de quoi ne pas mourir de faim. Une autre renchérit : « Nous payons cher le transport pour amener la marchandise auprès des foyers de Bourached, Belaâs, oued Zeboudj, des communes situées à des kilomètres de nos domiciles. » Nombre de ces femmes revendiquent le droit d'accès aux locaux destinés aux chômeurs diplômés. Des structures flambant neuves à quelques mètres de là, mais désespérément vides. Nos interlocutrices diront avoir effectué des démarches dans ce sens, en vain. Toutes espèrent la réalisation des marchés de proximité tant attendus pour pouvoir s'adonner à leurs activités en toute légalité.