Photo : Riad De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Partout dans le monde, l'exploitation des enfants continue de susciter l'inquiétude des responsables qui essayent par tous les moyens de lutter contre ce phénomène, lequel pèse sur la santé de nombreux enfants appelés, un jour, à assumer des responsabilités au sein de la société. La wilaya de Aïn Defla, à l'instar des autres wilayas du pays souffre de ce phénomène d'autant plus, qu'on observe dans de nombreux endroits des jeunes enfants s'adonnant à la mendicité, une pratique permettant de gagner beaucoup d'argent par jour. On les trouve un peu partout. Ils choissent les endroits les plus fréquentés pour approcher la population et les citoyens qui éprouvent une certaine pitié envers eux à cause de leurs habits et de leur apparence, laquelle proclame réellement un besoin de prise en charge sur le plan de santé. Près des mosquées, leurs lieux préférés, de nombreuses femmes accompagnées de leurs enfants, et parfois de nourrissons, tendent la main à la recherche de quelques dinars pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Parfois, ces enfants sont silencieux et prennent place à côté des femmes alors que d'autres semblent habitués à ces pratiques et ne lâchent pas les citoyens jusqu'à satisfaction de leur demande. Ils les accompagnent même sur plusieurs mètres en les suppliant de leur donner un peu d'argent. Après la prière du vendredi, ces enfants et leurs accompagnateurs, parfois leurs parents, et dans d'autres cas des personnes qui les exploitent pour se procurer de l'argent, s'évaporent dans la nature pour réapparaître une semaine après dans le même endroit. C'est une habitude qui s'est installée aussi dans la société mais cette fois-ci d'une autre manière d'autant plus qu'on rencontre même des femmes à l'intérieur des cafés se déplaçant d'une table à une autre pour demander de l'argent. Ces personnes sont connues et, d'ailleurs, elles le font presque quotidiennement avec leurs enfants. De nombreux citoyens habitués à les voir ainsi doutent de leur pauvreté. Le jeune Kamel, interrogé à ce sujet, trouve qu'il est anormal que des femmes pratiquant la mendicité se présentent chaque jour dans les cafés. Pour lui, ce ne sont pas des pauvres d'autant plus que cette frange de la société éprouve parfois une certaine honte à tendre la main contrairement à ces personnes qui versent dans cette pratique, sûrement dans le but de devenir riches. Pour un autre jeune, tendre la main en exploitant les enfants est devenu une tactique pour émouvoir les gens. Au niveau de la commune de Khemis Miliana, il est devenu aujourd'hui habituel de voir de jeunes fillettes le long de la RN4 se rapprocher des vitres des véhicules lorsque la circulation se ralentit pour tendre la main. Ces comportements inquiètent les automobilistes d'autant plus qu'ils ne sont pas habitués à cela. Entre autres, on a appris qu'une association est sur le point d'être créée, et va s'occuper des personnes SDF, y compris les enfants. S'inscrivant dans le cadre du bénévolat, Belkacem Lamamri, facteur de profession très connu à Aïn Defla, envisage de mettre sur pied cette association dans les jours qui viennent en collaboration avec d'autres personnes. Il compte accorder une attention particulière ainsi qu'une prise en charge aux personnes nécessitant une assistance.Pour Belkacem, de nombreuses personnes continuent de dormir dans la rue et ont besoin d'une prise en charge. Un premier travail d'après notre même interlocuteur vient d'être effectué : il s'agit du recensement de cette catégorie de personnes. Des photos ont même été prises pour expliquer davantage leur état aux autorités concernées. En somme, à part cette initiative qui pourra sûrement jouer un rôle important dans la prise en charge de cette tranche de la population si les autorités locales la soutiennent, il semble qu'il reste encore beaucoup à faire dans cette wilaya pour protéger les enfants des conséquences liées aux pratiques des adultes.