Longtemps considérée comme pôle de rayonnement pour tout l'Est algérien, elle n'est plus aujourd'hui que l'ombre d'elle-même. Dans l'immédiat, un seul espoir est permis : l'ouverture prochaine de la cinémathèque An Nasr. Selon le directeur de la culture, Djamel Foughali, « le cahier des charge et la fiche technique pour les travaux de réhabilitation de cette salle sont fin prêts, et les travaux seront incessamment engagés. La salle sera fonctionnelle avant la fin de l'année en cours». Une enveloppe financière d'un coût de 2 milliards de centimes a été dégagée par le ministère des Finances, en concertation avec le ministère de la Culture, pour la rénovation de la cinémathèque. Des sources fiables affirment que cette fois-ci ce projet fait l'objet d'un réel intérêt, d'autant qu'il a été, par le passé, géré de façon pour le moins chaotique. La fermeture de la salle remonte à 2001au motif de travaux de rénovation. Ces derniers qui s'étaleront sur 2 ans, toucheront à la boiserie, l'électricité, le chauffage, la climatisation, l'éclairage et aux sièges, pour un montant global de 22 MDA (millions). En 2003, la salle ouvrira dans l'anarchie la plus totale, puisque, en dépit de tout ce qui a été fait, notamment un parterre en marbre allant jusqu'au parvis, de nouveaux revêtements pour les murs, un nouveau plafond…elle manquera des équipements indispensables à l'activité cinématographique, entre autres deux appareils de projection, démontés et déplacés à Alger. Deuxième fermeture donc. En octobre 2005, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, promet sa réouverture, laquelle ne se fera pas. La raison en est que les travaux de réhabilitation de la salle de répertoire, engagés par la direction de logement et équipement public (Dlep), se sont avérés non conformes au cahier des charges et souffrent de malfaçons. La Protection civile, intransigeante sur les normes de sécurité régissant les infrastructures accueillant le public, refuse d'accorder le certificat de conformité, sachant que la matière utilisée pour le capitonnage des sièges n'est pas ignifuge, et de ce fait ne peut résister à un éventuel incendie. Obstacle de taille qui privera les cinéphiles des plaisirs de la salle obscure. Jusqu'à 2009, où, comme il a été indiqué, l'on essaie d'achever ce qui a été entamé. Les Constantinois devront donc se contenter d'une seule salle, puisque les autres, pas moins de sept, sont, soit délabrées soit détournées de leur vocation, à l'instar du cinéma l'ABC, transformé en pizzeria. «Constantine, qui a été longtemps le berceau du cinéma, retrouvera-t-elle un peu de son prestige des temps passés ?» se demande Ahmed, un homme qui hantait les salles obscures dans les années 1970. Les amoureux impénitents du Vieux Rocher comptent bien aller voir le film sur Benboulaïd, surtout qu'il a été tourné dans leur vieille cité.