Les travaux de réhabilitation de la salle de répertoire de la cinémathèque Annasr, engagés par la Dlep et achevés, voilà plus de trois années déjà, souffrent, apprend-on, de malfaçons et de non-conformité aux exigences des cahiers des charges. En effet, le capitonnage et les fauteuils ne peuvent obtenir le certificat de conformité exigé par les services de la Protection civile pour toute infrastructure devant accueillir un public. La matière choisie pour le capitonnage n'est pas aux normes reconnues, le tissu devant être ignifuge, pour résister à un éventuel incendie. C'est l'obstacle premier qui n'a pas permis la réouverture de cette salle, privant ainsi les Constantinois de toute activité cinématographique, d'autant plus que les autres salles demeurent fermées et dans un état de délabrement très avancé. Pour ce est des appareils de projection, le directeur de la culture a dernièrement sollicité l'intervention du wali pour récupérer deux appareils, neufs, qui croupissaient à la maison de jeunes de Hamma Bouziane. Abdelmalek Boudiaf s'est engagé à les attribuer à la salle Annasr. Pour ce qui est du (re)-capitonnage et des sièges, nous apprenons du directeur de la culture, que le ministère a récemment accepté de couvrir le coût global de cette réfection, qui avoisine les 6 MDA (millions). Selon les responsables locaux, la réouverture de la salle se fera avant la fin de l'année. Espérons alors que ce n'est pas une énième promesse, comme nous en ont habitués hélas, ces mêmes responsables. En ce qui concerne les autres salles de cinéma, les promesses répétées, non suivies d'actes, ont fait voler en éclats tout espoir de réhabilitation et de réouverture de ces structures. Aux dernières nouvelles, une délégation de cadres du département de Khalida Toumi s'est rendue à Constantine pour tenter de récupérer au moins deux salles, et éventuellement en prendre en charge l'exploitation, il s'agit des salles l'Olympia et le Versailles. Cette option entre dans le cadre d'une démarche, initiée à l'échelle nationale, dont l'objet est de récupérer et prendre en charge deux salles de cinéma dans chaque wilaya, et ce afin de relancer l'activité cinématographique à travers le pays. Cependant, deux obstacles surgissent, risquant de faire échouer ce projet. La récupération de ces salles demeure tributaire de l'agrément des communes, qui en sont propriétaires, mais ne faisant absolument rien pour leur réhabilitation. La deuxième difficulté, une fois les salles reprises par le ministère de la culture, concerne leur gestion, car les communes sont inaptes à assumer cette tâche. Du côté du ministère, l'on pense que seule la création d'un office pourrait remédier à ce problème crucial, surtout quand on connaît le déficit en gestion des infrastructures culturelles, dont la majorité est sans statut. Et l'on ne pourra parler de relance effective du 7e art, sans citer les actions initiées par des associations, permettant un retour, encore assez timide, du ciné-club. Reste encore le projet d'un multiplex cinématographique, dont le père n'est autre que le célèbre réalisateur Youcef Chahine, et financé par des fonds emiratis. La boîte de distribution, Cirta film, chargée de la réalisation de ce projet à Constantine, semble avoir des difficultés pour obtenir un terrain, afin de concrétiser ce projet géant, étant donné que le wali n'a donné aucune suite à ces nombreuses sollicitations.