Le chapiteau, érigé dans un grand espace de l'ENI de Koléa pour la circonstance, était archicomble. Les orchestres et chanteurs des pays du Maghreb ont non seulement rehaussé la dimension de cette manifestation culturelle, mais surtout permis aux nombreuses familles algériennes et aux mélomanes d'apprécier le niveau musical produit lors de leurs passages successifs. L'orchestre féminin, Fan Wa Nachat, de Mostaganem, dirigé par Mlle Ben Merrah Hadjer et l'orchestre régional de Constantine dirigé par Samir Boukrebira ont accompagné respectivement Farid Khodja et Fateh Rouana dans leurs tours de chants. Le vœu de Khalida Toumi, ministre de la Culture, a été exaucé. En effet, la wilaya de Tipasa a présenté sur scène son orchestre pilote de musique andalouse composé d'élèves musiciens de trois associations de Koléa et de deux associations de Cherchell. 29 élèves de ces cinq associations se sont produits sous la direction du maître Mekdada Zerrouk pour interpréter la nouba h'ssine, s'articulant sur un inkilabe, un labtayhi, un derdj, quatre insirafate et deux khlassate. Les artistes dont six musiciennes étaient tous vêtus d'élégants habits traditionnels. «Le pilote», Mekdad Zerouk, n'avait aucune difficulté pour arriver à bon port en compagnie de cette nuée de studieux artistes, qui tenaient à clôturer leur festival sur une bonne note. «Je considère que pour un premier festival, c'est une réussite totale. Tous les participants à cette édition ont été parfaits», a déclaré Mekdad Zerrouk. «Un chapiteau idéal, une salle qui ne s'est jamais désemplie, une production musicale extraordinaire et la naissance de l'orchestre pilote de musique andalouse de la wilaya de Tipasa, un bouquet de fleurs qui a surgi au milieu de cet événement. Alors, vous ne trouvez pas que ce festival de Koléa aura été un succès sur tous les plans ?», conclut notre interlocuteur. Les organisateurs ont invité les trois écoles algériennes à ce festival pour faire «déguster» tous les genres de cette musique andalouse qui se replace avec assurance sur la scène musicale algérienne comme dans le passé. Néanmoins, la participation étrangère a enregistré un triomphe auprès du public, notamment l'orchestre Chekara Flamenco de Grenade (Espagne), la troupe Chabab el andalous de Rabat (Maroc) et l'orchestre de Testour (Tunisie). Les Algériens n'ont pas démérité non plus. Le wali de Tipasa s'est avéré être un grand mélomane, ce qui explique sa présence à chaque soirée de cette première édition. «Nous vous attendons pour la seconde édition qui aura lieu au mois de novembre de cette année 2010», lance-t-il au commissaire du festival, Benblidia Hamid, qui semblait hésitant et tout souriant. «On verra bien, car il existe quelques problèmes techniques qu'il faut résoudre», lui répond-il lors de son allocution de clôture. Les familles venues d'Alger, Miliana, Blida, Cherchell n'étaient pas lassées par les passages successifs des artistes des pays du Maghreb sur la formidable scène de ce chapiteau. Cette 1re édition du Festival maghrébin de musique andalouse aura marqué les esprits pour deux événements historiques dans la ville de Koléa : d'abord la première présentation d'une danse sevillane (espagnole), puis la naissance de la troupe pilote de Tipasa. «l'aigle du Zaccar», Benblidia Hamid, avec les soutiens de Khalida Toumi et Ouchène Mohamed, a su gérer avec succès son premier Festival maghrébin de musique andalouse de Koléa.