Reconnu coupable d'un crime crapuleux, M. Bouhdjar, âgé de 40 ans, a été condamné hier par la cour à la réclusion criminelle à perpétuité. Son coaccusé, T. Nouba, a écopé d'une peine de 10 mois de prison ferme pour non-dénonciation de crime. La genèse de cette affaire remonte à la nuit du 13 avril de l'année écoulée et a eu pour théâtre le quartier Derb. La victime, M. Aïcha, âgée de 27 ans, sa concubine, est venue, comme à l'accoutumée, rendre visite au mis en cause dans son domicile. Dans un premier temps, il aurait refusé de lui ouvrir en lui annonçant sa décision de rompre avec elle. Cette dernière, qui était dans un état d'ébriété, a cependant insisté pour discuter avec lui à ce propos. M. Bouhdjar a finalement ouvert sa porte et, sans lui donner le temps de réagir, il la terrassa avant de la ligoter avec une chaîne qu'il utilisait pour tenir son chien et lui raser le crâne. Puis, méthodiquement, il l'a fouetta à l'aide d'un câble électrique avant de larder son corps avec son épée. Non satisfait, il traîna sa victime enchaînée dans la rue où il l'exposa au regard des badauds durant un bon moment avant de la faire remonter au premier étage, dans son domicile où il l'acheva en s'acharnant sur elle à coups de couteau. Il a, par la suite, recouvert son corps d'une couverture puis, sans se soucier de son sort, il a quitté son appartement. La victime a succombé à ses blessures sur les lieux du drame bien avant l'arrivée des secours. L'accusé a été appréhendé dans la commune de Aïn El Turck, en état d'ivresse, 10 jours après la perpétration de son forfait, par les éléments de la police judiciaire. Hier, à la barre, M. Bouhdjar n'a manifesté aucun remords envers sa victime en déclarant : « elle m'a harcelé. Je lui ai fait comprendre que c'était fini entre nous. Je me suis mis en colère et je ne sais pas ce que j'ai fait. » Son coaccusé a déclaré : « je ne savais pas qu'elle était morte. Elle était recouverte d'une couverture lorsque je suis entré chez l'accusé. » Les témoins qui ont défilé à la barre ont tous reconnu M. Bouhdjar comme étant l'auteur du meurtre de M. Aïcha. Le représentant du ministère public a mis en exergue la sauvagerie de l'accusé qui a fait subir les pires sévices à la victime avant de la tuer. Il a conclu son réquisitoire en requérant la réclusion criminelle à perpétuité contre M. Bouhdjar et 3 ans de prison ferme pour son coïnculpé T. Nouba. Les avocats de la défense ont plaidé les circonstances atténuantes.