Condamné à l'issue d'un premier procès à la peine capitale pour l'assassinat d'un chauffeur de taxi clandestin, B. Abderrazak, un ex-militaire, a comparu hier devant le tribunal criminel après un pourvoi en cassation. Son coaccusé, B.Mohamed, qui avait écopé de la même peine, comparaissait en qualité de témoin. Selon l'acte d'accusation, la genèse remonte au mois d'octobre 2002 lorsque les gendarmes ont été informés de la présence d'un cadavre aux abords de la forêt de M'Sila. Les documents retrouvés sur lui ont révélé qu'il s'agissait de B.A., propriétaire d'un véhicule de marque Peugeot 505. Celle-ci a été retrouvée au niveau du quartier Bab El Hamra où l'accusé B.Abderrazak s'affairait à la laver. Il était en compagnie de son coïnculpé, B.Mohamed. L'ex-militaire aurait demandé au clandestin de le transporter sur les hauteurs de la ville, lieu de la caserne où il était affecté. C'est en cours de chemin qu'il l'aurait assassiné avant d'abandonner son corps près de la forêt de M'Sila. Durant toutes les étapes de l'enquête judiciaire, il reconnaîtra avoir perpétré son forfait, mais en invoquant les effets de l'alcool. Il a réitéré ses déclarations lors de sa première comparution en 2004 devant ce même tribunal autrement constitué. Mais, hier, coup de théâtre, son coaccusé B.Mohamed, appelé en qualité de témoin, endosse tout sur lui : « C'est moi qui l'ai tué. Il n'a rien à voir dans ce crime », affirme-t-il. B.Abderrazak a déclaré « tout ignorer de cette affaire » en clamant son innocence. Le représentant du ministère public a requis contre lui la réclusion criminelle à perpétuité. Les avocats de la défense ont plaidé non coupable. L'accusé a finalement bénéficié de l'acquittement.