Décidemment, l'APC du chef-lieu vit l'une de ses crises jamais vécues et qui concourt au blocage. Le siège de la mairie est investi, ces derniers jours, par plusieurs équipes d'inspection ministérielle et de la police judiciaire pour enquêter sur le rapport de la tutelle sur la gestion des affaires par les élus. Aux deux inspecteurs du ministère de l'intérieur est venue s'adjoindre à toute l'équipe de la brigade économique de la sûreté de wilaya de la police judiciaire. Que reproche-t-on aux uns et aux autres ? Selon des sources au fait du dossier, il est question de la gestion (copie d'un rapport en notre possession) d'une enveloppe de 541 745 205, 67 DA destinée à l'opération aménagement de la ville en prévision de la visite présidentielle. Visite qui n'a jamais eu lieu mais qui a valu la distribution de bons de commande sans qu'il y ait conclusion de marchés publics comme prescrit par le code. A bien se fier au rapport dressé par les services de l'APC, il ressort qu'après la rencontre présidée par le wali, ordre a été donné d'entamer sous la supervision de l'ex-chef de daïra et un attaché de cabinet, les travaux d'aménagement en moins de dix jours avec la qualité en sus. Des travaux liés, est-il noté, à « l'amélioration urbaine, l'éclairage public, les espaces verts et l'embellissement ». Si pour la qualité des travaux, il faudrait repasser tant le gâchis est perceptible, l'affectation des bons de commande est à l'égale des compromissions scellées lors des dernières élections communales. Retrait de confiance Pour finaliser l'opération liée à l'improbable visite présidentielle, une rencontre s'est tenue au siège de la daïra en date du 29/12/2007, moins d'un mois après sa prise de fonction par le maire RND, M. Bekki Omar. Cet élu avait, avant sa prise de fonction, écarté 9 élus FLN et la crise couvait depuis cette date là. Le 29 décembre 2007, en présence de différents services techniques, les points d'intervention furent fixés et plus tard la liste des entreprises fut établie. Pour les délais ils furent à chaque fois repoussés tant la visite n'étant pas fixée mais ce qui a été à maintes reprises rectifiées furent les décisions d'affectation. Pour synthétiser il faudrait retenir que pour les conventions liées à l'amélioration urbaine n'excédant pas le 1 million de dinars, il y a eu 49 entreprises pour un coût de 21 644 332, 04 DA, celles variant entre 1 et 6 millions de dinars, il en a été retenu 61 entreprises pour une enveloppe de 173 125 309, 45 DA alors que devrait s'établir des marchés avec 6 entreprises pour un montant de 185 590 624, 28 DA. Pour les espaces verts 17 entreprises ont été retenues dont deux avec conclusion de marchés publics pour un montant global de 100 490 910, 06 DA. S'agissant de l'éclairage public, sept entreprises dont l'ANEP pour la publicité et un marché de l'ordre de 44 392 163, 52 DA ont été conclus pour une enveloppe totale de 60 894 029, 84 dinars. Le comble dans l'affaire c'est qu'au vu du blocage pour cause de formalités d'usage, certains entrepreneurs n'ont pas été payés et certains marchés bloqués. L'affaire s'est même exacerbée depuis que les 16 élus protestataires qui venaient de signifier leur retrait de confiance au maire, en sont venus aux confidences. On a parlé de l'opération de l'enlèvement de la roche et sa vente à des conditions qui restent à éclaircir, de l'octroi de postes au sein du staff communal à des personnes non qualifiées. Il y a dira une de nos sources, octroi de plus de 1400 logements dans le cadre du recasement dont les 72 de la cité Chaïb Mohamed qui ont défrayé la chronique locale sans passer par des commissions au préalable. D'un projet mort-né comme la station d'épuration des eaux qui aura coûté plus de 400 milliards de cts, des retards inexpliqués dans certains secteurs comme celui de la jeunesse et des sports, des frais de mission à de simples agents de la commune, des surfacturations dans la pièce détachée, des dérives dans la gestion des colonies de vacances, de faux documents établis complaisamment etc. Ironie du sort, c'est au lendemain du départ en congé de convalescence du maire et la désignation d'un intérim en la personne de Yahia Rabah, élu RND, que les 22 des 23 élus de l'APC se sont retrouvés, mercredi, pour débattre dans la sérénité et surtout à l'unanimité et voter les sept points inscrits à l'ordre du jour.