Les six membres de l'APC ont justifié leur décision par les nombreux griefs retenus, notamment la mauvaise gestion et la dilapidation de deniers publics. Rien ne va plus au sein de la municipalité de Hassasna, distante d'une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, Aïn Témouchent. En effet, l'ensemble des membres de l'APC au nombre de six ont décidé de retirer leur confiance au maire, à la faveur d'un procès-verbal de délibérations dont Liberté détient une copie. Ce retrait de confiance a été entériné à la suite de la tenue d'une AG. Selon le document en question, plusieurs griefs sont retenus à l'encontre du premier responsable de la commune, liés à la gestion des affaires courantes, à ses démêlés avec la justice, au suivi des différents projets de réalisation ainsi qu'à sa relation avec les élus. Ainsi, il est reproché au maire d'avoir abusé de l'usage de carburant et du téléphone en participant aux jeux proposés par les médias télévisuels, d'avoir détourné de l'énergie électrique ainsi qu'une quantité considérable de chaux mise sur le compte des fellahs en se référant au rapport de la gendarmerie. Aussi, le maire est accusé d'être à l'origine du retard causé dans la réalisation d'une tribune au niveau du stade communal où se sont succédé plusieurs entreprises et du lancement des travaux de plusieurs projets inscrits en 2002… De son côté, M. Bendris Djillali, P/APC de Hassasna que nous avons abordé ne semble pas perturbé outre mesure par cette décision de retrait de confiance prise par le reste des membres du conseil communal qui, pourtant, a tout l'air d'être irréversible et ce, malgré les injonctions du wali et des services de la tutelle auprès de ces derniers pour éviter tout blocage de l'APC qui risque de pénaliser le citoyen déjà éprouvé par le pouvoir d'achat. Pour rappel, la commune de Hassasna qui est à vocation typiquement agricole, est déshéritée et ne survit que par des subventions d'équilibre accordées par la wilaya en l'absence d'investissements dans cette contrée de l'Algérie profonde, synonyme de bouffée d'oxygène pour les nombreux jeunes qui attendent un hypothétique poste d'emploi. Le maire réfute dans leur totalité les accusations portées contre lui et continue de faire confiance à sa tutelle qui a déjà déclenché une enquête parallèle à celle ouverte par la gendarmerie. “Mon tort, c'est d'avoir refusé de céder de gré à gré un hangar en location comme exigé par l'ensemble des élus”, nous dira M. Bendris. Quant au point relatif à l'usage abusif du carburant, le maire nous précisera que sur les 50 millions votés par l'Assemblée réservés au chapitre carburant, 50% seulement ont été consommés. Enfin, en attendant une solution à cette crise ouverte entre le maire et le reste des élus qui risque de connaître des rebondissements dans les jours à venir, le citoyen continue de payer les frais d'une politique qui a pondu l'article 55 et ce, même si une pétition signée par de nombreux citoyens vient d'appuyer le retrait de confiance des élus au maire. A. ABDERREZAK