L'attente des bénéficiaires des 80 logements du secteur de la formation professionnelle ne connaît pas son épilogue. Détenteurs de décisions d'attribution, les bénéficiaires, des fonctionnaires du secteur de la formation professionnelle, n'ont pas reçu pour autant les clés des logements construits à Mohammadia. Ils dénoncent, dans un communiqué rendu public, la démarche « insidieuse » du ministre, El Hadi Khaldi, qui voudrait « redistribuer à sa guise les logements ». Selon les protestataires, le ministre voudrait remettre en cause le travail de la commission installée le 1er octobre 2006 suite à la correspondance n°11/91 émanant du secrétaire général du ministère, relative à l'installation des commissions d'attribution de logements au niveau des établissements du secteur selon la circulaire ministérielle n°376 du 9 octobre 1993. Selon les bénéficiaires, ces commissions n'ont pas démérité. « Les membres ont travaillé d'arrache-pied et ont étudié toutes les demandes et les recours qui lui sont parvenus. Les travaux de la commission, ayant duré 18 mois, ont donné lieu à des procès-verbaux adressés aux instances de tutelle », signalent-ils en affirmant que le secrétaire général du ministère a validé ce travail le 25 mars 2008. Coup de théâtre : la direction des études et la coopération à laquelle une copie a été adressée envoie, en décembre 2008, une correspondance à la directrice de la formation professionnelle, lui enjoignant de « réserver, suite aux instruction de monsieur le ministre, deux logements au profit des personnels de l'administration centrale, dans le cadre du quota de logements ». En contradiction avec la réglementation, la commission paritaire de logement y a consenti pour « éviter tout conflit avec le ministre de la Formation professionnelle ». Chacun des bénéficiaires a reçu sa décision d'attribution lors d'une cérémonie solennelle le 16 avril organisée à l'Institut technologique d'entretien électromécanique de Beaulieu (oued Smar), mais la remise des clés a été différée pour des raisons que les attributaires disent ignorer. Mercredi dernier, décision a été prise par les bénéficiaires d'occuper leurs logements, mais la police les en a empêchés. Les protestataire dénoncent « l'excès de zèle » manifesté par la force publique déployée pour empêcher des occupants légaux de logements. La sûreté de wilaya, dénoncent-ils, a été « induite en erreur » par l'entourage du ministre. Au ministère de la Formation professionnelle, c'est le black-out, aucun ne voulant s'engager. « Adressez-vous à la direction de wilaya, je n'ai rien à vous dire et ne me reprenez surtout pas. Le ministre s'est exprimé sur la question et il est indécent de le faire parler sur un tel sujet », assure une source à la direction de la communication.