Les bénéficiaires affichent leur inquiétude et se demandent les raisons de la remise en cause d'une liste avalisée à tous les niveaux. Les travailleurs du secteur de la formation professionnelle, ayant été retenus pour bénéficier des 80 logements d'astreinte érigés au centre de formation de Mohammadia à Alger, ne savent plus à quel saint se vouer. Ils attendaient depuis 1993 la réalisation de leur rêve : emménager dans un appartement. Selon les représentants des travailleurs, ce projet a reçu l'aval de toutes les instances, tant au niveau du département de la formation professionnelle qu'au niveau de la wilaya d'Alger. Ils affirment ne pas comprendre ce qui a poussé le ministre de la Formation professionnelle à remettre en cause la liste des bénéficiaires avalisée pourtant par le secrétaire général du même ministère. Selon les mêmes interlocuteurs, ces logements d'astreinte ont été construits dans le cadre d'accompagnement du centre de formation professionnelle pour adultes de Mohammadia. L'attente a été longue, mais les bénéficiaires ont commencé à voir leur rêve se réaliser d'autant que la commission devant statuer sur les attributions a été mise en place voilà 18 mois. Cette commission s'est réunie et a élaboré une liste qui a reçu l'aval du secrétaire général. Selon les mêmes représentants, les bénéficiaires ont été informés sur le numéro des immeubles et des appartements qui leur ont été attribués. Il ne restait alors que la remise des clefs, mais voilà quelques jours, et alors que le secrétaire général était absent sa mère étant malade est décédée ensuite, le ministre a décidé de geler toute attribution. Toujours selon la même source, le ministre aurait fait des pressions sur la directrice de l'habitat de la wilaya d'Alger. La directrice aurait même été relevée de ses fonctions car elle aurait refusé d'exécuter les ordres qu'elle aurait jugés illégaux. Les représentants des travailleurs se demandent pourquoi le ministre a attendu que la mère du secrétaire général décède pour intervenir dans ce dossier pourtant finalisé en toute transparence. Les mêmes interlocuteurs, dont des syndicalistes, s'interrogent sur les raisons qui ont poussé le premier responsable du secteur à reprendre ce dossier qui a été pourtant avalisé. Ils estiment que tout le travail a été effectué par les instances habilitées pour mener une telle mission. Ils ne cachent pas leur inquiétude quant à la révision de ladite liste. “Que veut dire le ministre qui a déclaré qu'il allait revoir cette liste ?” disent les représentants des travailleurs. Pour le moment, les bénéficiaires sont dans le flou et ils ont peur que l'espoir qu'ils avaient fondé sur ce projet ne s'évapore. Il s'agit des travailleurs du secteur qui vivent comme de nombreux Algériens une crise aiguë du logement. Nous avons tenté de saisir le département de la formation professionnelle, mais toutes nos tentatives sont restées vaines. D. A.