L'affaire opposant actuellement, en justice, des représentants élus par les travailleurs de la direction régionale de Constantine de la compagnie Air Algérie au chargé de l'organique au niveau de l'union locale de l'UGTA ne cesse de connaître des rebondissements dès la première audience à la section sociale du tribunal de Constantine. La genèse du conflit, faut-il le rappeler, remonte à la phase d'installation de la section syndicale après les élections qui se sont déroulées du 26 septembre au 3 octobre 2004. Le bureau syndical devait être composé, selon le statut et le règlement intérieur de l'UGTA, adoptés lors du dixième congrès de la centrale syndicale, de neuf membres dont cinq représentant la région de Constantine et quatre autres représentant chacun les régions de Batna, Sétif, Jijel et Biskra. Or, selon des représentants élus qui ont tenu à contacter le journal El Watan, leur convocation pour l'installation du bureau syndical en date du 24 octobre 2004 leur a fait dévoiler des violations caractérisées des lois organiques de l'UGTA. Le premier fait constaté, affirment-ils, a été l'exclusion des représentants des régions de Jijel et de Biskra avec l'octroi d'un second siège à la délégation de Batna qui n'en ouvre droit qu'à un seul. La première réaction de nos interlocuteurs a été la présentation d'un recours en date du 27 octobre 2004 adressé à l'union de wilaya de l'UGTA avec une copie pour l'union locale Centre. Le secrétaire général de l'union locale Centre de l'UGTA sera destinataire d'une seconde correspondance par voie d'huissier de justice en date du 31 octobre 2004 revendiquant le gel de l'installation de la section syndicale jusqu'à l'examen des recours transmis. Ce fut finalement peine perdue. « Au moment où l'on s'attendait à l'examen de nos recours par la tutelle, on apprend avec stupéfaction la nouvelle de notre exclusion, sans que l'on soit informés par écrit, pour être remplacés par d'autres éléments dont les représentants de Jijel et de Biskra, exclus en premier lieu, puis convoqués une seconde fois. » Selon les représentants élus et exclus de la section syndicale pour avoir protesté contre les violations des statuts de l'UGTA, notamment les articles 75, 77 et 78 du règlement intérieur, et en dépit du refus exprimé par les élus de Jijel et de Biskra de prendre part à ce qu'ils ont qualifié de véritable « mascarade », l'installation du bureau syndical a eu lieu finalement le 7 novembre 2004 sans même étudier les recours transmis. Pour les syndicalistes exclus, le recours à la justice sera inévitable. A travers une plainte déposée auprès de la section sociale du tribunal de Constantine, ils dénoncent l'abus de pouvoir et d'autorité du chargé de l'organique à l'union locale de l'UGTA et revendiquent l'application du statut et du règlement intérieurs de l'UGTA en reconnaissant le bureau syndical « légitime » issu des urnes. Selon toujours les plaignants, le chargé de l'organique semble recourir à certains subterfuges en avançant que ses détracteurs auraient déposé leur candidature hors délais et qu'ils n'auraient pas transmis leurs recours à temps. « Nous avons présenté au tribunal les documents qui prouvent le contraire », martèlent-ils. En attendant, le verdict ne sera connu que lors de l'audience du 22 février prochain.