Les affaires opposant en justice des représentants élus des travailleurs de certains organismes implantés au centre-ville de Constantine et l'union locale Centre de l'UGTA semblent faire tache d'huile. Après le scandale de la section syndicale de la direction régionale d'Air Algérie dont les faits ont été rapportés dans les colonnes d'El Watan, une autre affaire vient d'éclabousser l'union locale Centre de l'UGTA et pour laquelle la justice a été saisie par neuf membres élus de la section syndicale de la Banque nationale d'Algérie. Les concernés, par le biais de leur représentant accompagné d'un membre de la commission de candidature élu par l'assemblée générale, ont pris attache avec le bureau d'El Watan pour nous révéler ce qu'ils qualifient de véritables manœuvres de la part des responsables de l'union locale Centre de l'UGTA. La genèse de l'affaire remonte au mois d'août 2005, période durant laquelle ont été organisées les élections de la section syndicale de la BNA suite à l'assemblée générale ayant fixé la date et désigné la commission électorale. Si l'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions, la suite qui lui sera réservée surprendra tous les syndicalistes, notamment les membres élus qui devraient être installés d'une manière officielle. Selon nos interlocuteurs, un véritable silence radio a régné durant plusieurs jours du côté du siège de la rue Amar Chitour. Un fait qui ne manquera pas d'inquiéter plus d'un surtout que l'installation de ladite section syndicale devrait être opérée dans les huit jours qui suivent la tenue des élections en présence de deux membres de la commission électorale et d'un représentant de l'UGTA. Le mutisme et le silence observés par l'union locale Centre de l'UGTA, qui refusera d'entériner l'installation de la section syndicale en dépit des multiples contacts et correspondances adressées par les concernés, ne tarderont pas à être décryptés. Un membre de la commission électorale n'y va pas quatre chemins en affirmant que la tutelle s'est livrée à des agissements troublants pour élargir le nombre des membres de la section syndicale à neuf au lieu de sept malgré un procès-verbal signé au mois de juillet 2005 où un consensus a fini par décider d'une section à sept membres. Le but de l'union locale est clair, selon nos interlocuteurs, car il s'agirait en fait de maintenir par tous les moyens les anciens éléments et écarter les nouveaux prétendants dans la perspective de mieux placer ses hommes en prévision du congrès national de l'UGTA fixé pour le mois de février prochain. Décidés à réclamer leur droit par les moyens légaux, les élus de la section syndicale de la BNA ont engagé une procédure judiciaire en saisissant en date du 15 novembre 2005, la section sociale du tribunal de Constantine. Dans son audience du 6 décembre dernier, le verdict de cette dernière a été on ne peut plus tranchant. Ainsi et en vertu de l'article 78/5 des statuts de l'UGTA, le tribunal estime que l'union locale Centre a violé les dispositions relatives à l'installation de la section syndicale et sera finalement condamné, par contumace, en application de l'article 35 du code de procédure civile. Le verdict prononcé en faveur des plaignants de la section syndicale de la BNA n'est qu'une première étape d'une longue bataille judiciaire qui nécessitera encore du souffle, surtout que les souvenirs d'une affaire similaire avec la section de la direction régionale d'Air Algérie, toujours vivaces, ont prouvé qu'il est plus difficile de forcer l'application des décisions de la justice.