Malgré un budget important de 3,5 milliards de dinars, dégagé par l'Etat pour le traitement des hépatites, la prise en charge de cette pathologie demeure faible en Algérie et reste loin de répondre aux exigences des personnes qui en souffrent, a indiqué le président de l'association SOS Hépatites, Abdellatif Bouallag, lors de la journée d'information organisée hier à Alger à l'occasion de la Journée mondiale des hépatites célébrée le 19 mai. La rupture de stocks de médicaments complique la situation des malades. «Des patients voient leur situation s'aggraver et risquent des complications très graves pouvant entraîner la mort à cause du manque d'une bonne prise en charge», a déploré M. Bouallag. C'est pourquoi, il faut demander, a-t-il estimé, l'adoption de la résolution sur les hépatites virales par l'OMS à l'occasion de la 63e assemblée à laquelle participent les ministres de la Santé qui se tient à Genève. «Si cette résolution est adoptée et devient de ce fait une priorité pour les responsables de la santé dans leurs efforts de sensibilisation sur le plan national et international, il s'agit de faire plus d'efforts pour faire face à ce fléau qui tue chaque année un million de personnes dans le monde», a-t-il précisé. SOS-Hépatites marque cette journée par des actions de sensibilisation à travers les différents médias. Des étudiants distribueront 10 000 affichettes dans les lieux publics au niveau de la capitale avec le slogan «Suis-je le numéro12 ?» car une personne sur douze est atteinte d'une hépatite. Le Pr Benhabyles, chef de service de médecine préventive du CHU Mustapha Pacha, a, de son côté, insisté sur l'hygiène hospitalière pour diminuer les risques de contamination, expliquant que le virus de l'hépatite est plus dangereux que celui du sida car il est coriace. L'hépatite se transmet par le sang et une banale injection ou des soins dentaires peuvent facilement transmettre le virus, a-t-elle dit, recommandant de se laver les mains à l'eau et au savon dès que l'on touche au sang d'une personne blessée, laquelle pourrait être porteuse de l'hépatite. Le président de la section ordinale des chirurgiens dentistes d'Alger, le Pr Berkane est revenu sur l'importance de l'hygiène qui doit faire l'objet d'une surveillance constante et «aucune insuffisance ne doit être tolérée», a-t-il indiqué. Après avoir montré des images de certains cabinets dentaires délabrés et hors de toute norme d'installation, le Pr Berkane a insisté sur le respect des normes conformes à la pratique de la chirurgie dentaire. De l'installation du cabinet à la tenue de travail du chirurgien dentiste (blouse, gants et masque) en passant par la chaîne d'asepsie rigoureuse des instruments. Il a recommandé l'acquisition d'autoclave de type B qui réduit 99,99% les microorganismes présents sur les dispositifs médicaux parfaitement nettoyés. Il a, à cette occasion, appelé le ministère de la Santé à mette à sa disposition une grande salle pour organiser une formation aux chirurgiens dentistes et assistants dentaires sur l'hygiène et l'utilisation d'autoclaves. Il appelé à la réouverture des écoles d'assistants dentaires et «laisser les femmes de ménage faire uniquement le ménage».