La plupart des malades de l'hépatite découvrent le virus par hasard et tardivement. Quelque 1,5 million de personnes sont infectées par le virus de l'hépatite en Algérie, a indiqué jeudi à Alger, l'association nationale SOS hépatites (Anhc) à l'occasion de la journée mondiale de cette maladie. Le Pr Bouallag Abdelkader, président de l'Anhc, a déclaré, lors d'une journée d'information et de sensibilisation contre ce fléau, que «le plus grave est que ces personnes ignorent en général qu'elles portent le virus et le découvrent par hasard à un stade tardif». Le président de l'Anhc a estimé qu'une campagne d'information et de sensibilisation est nécessaire pour faire face à cette maladie. «la prévention et le moyen le plus efficace pour arrêter sa propagation», a-t-il souligné. L'hépatite B, constitue un fardeau pour la santé publique en Algérie, a précisé le Pr Bouallag, en ajoutant que «cette affection se développe en cirrhose qui peut dégénérer en cancer du foie» Les voies de transmission du virus se font par le sang à cause de l'utilisation collective de tout objet qui peut être contaminé. «Le plus grand nombre d'infections est contracté dans les cabinets dentaires», selon le Pr Bouallag. Pour réduire cette maladie de manière plus efficace, le président de l'association SOS hépatites, a lancé un appel au ministère de la Santé, afin de mettre en exécution le Plan national de lutte contre l'hépatite. Pour rappel, ce plan a été mis sur pied depuis 2005. Le ministère de la Santé avait élaboré un projet national de lutte contre l'hépatite, mais il n'a pas encore été mis en application. Hormis la recommandation faite aux chirurgiens-dentistes de se doter d'autoclaves, aucune autre action n'a été engagée. Par ailleurs, le professeur Bouallag a souhaité que le ministère de la Santé «s'implique davantage dans le suivi de ce fléau, en dotant les spécialistes des moyens nécessaires pour traiter cette maladie plus efficacement et en participant aux campagnes de sensibilisation». Le Pr Bouallag a averti que «s'il n'y a pas une réelle prise en charge de l'hépatite, un sit- in sera organisé en septembre prochain devant le ministère de la Santé, afin de protester contre l'absence de suivi de la maladie». De son côté, la représentante du ministère de la Santé, Mme Benkedadra Badra, a rappelé que «l'Algérie avait introduit le vaccin contre l'hépatite B depuis plusieurs années et avait intégré la promotion du dépistage du virus causant la maladie dans les 61 centres opérationnels de dépistage du VIH». Mme Benkedadra a annoncé, que sur instruction du ministre de la Santé, un groupe de travail mixte a été mis en place il y a quelques mois en vue de l'élaboration d'un programme national intégré de lutte et de prise en charge des hépatites. Par ailleurs, L'OMS (Organisation mondiale de la santé), a décrété la journée du 28 juillet, comme Journée mondiale de lutte contre l'hépatite, au lieu du 19 mai. Le choix de cette date a été décidé à la mémoire du savant Barukh Blumberg qui a découvrert le virus de l'hépatite B, a-t-on indiqué.