Le chef de l'opposition iranienne, Mir Hossein Moussavi, a estimé hier que les problèmes de l'Iran au niveau national et international allaient empirer en raison du « manque de légitimité » du prochain gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad. « Vous avez un gouvernement avec lequel les élites ne veulent pas travailler et d'un autre côté un gouvernement qui n'est pas intéressé par l'expérience de ces élites », a déclaré M. Moussavi, cité par l'agence Irna, lors d'une rencontre avec des universitaires et des journalistes. « Cela va provoquer un manque d'efficacité et de légitimité, qui pourrait augmenter les problèmes intérieurs et à l'étranger », a expliqué le candidat battu à la présidentielle du 12 juin, qui conteste les résultats du scrutin. « La seule façon de sortir de la crise est de se préoccuper des intérêts de la population. Ceci peut être la base d'une politique florissante », a-t-il affirmé. Moussavi, un conservateur qui fut Premier ministre pendant la guerre Iran-Irak (1980-88), a de nouveau qualifié l'élection présidentielle de « fraude honteuse ». Mais son ex-adversaire et néanmoins président, Mahmoud Ahmadinejad, ne l'entend pas de cette oreille. Pour lui, tout baigne en Iran. Hier, il a apporté un soutien sans faille à Esfandiar Rahim Mashaie, son vice-président malgré les critiques acerbes qui fusent de son propre camp. « Il est comme une source d'eau pure (...) Certains me demandent pourquoi j'ai tant d'affection pour lui, je leur répond : pour mille raisons. L'une d'elles est que lorsque vous vous asseyez et vous discutez avec lui, il n'y a pas de distance, c'est comme un miroir transparent », a affirmé Ahmadinejad dans une déclaration à l'agence officielle à propos son nouveau Premier vice-président. Poursuivant ses éloges démesurés, Ahmadinejad a lâché : « L'un des plus grands honneurs dans la vie et l'une des plus grandes faveurs que m'a accordés Dieu est d'avoir connu Mashaie, ce grand homme. » Il a à l'occasion remercié Mashaie pour son travail ces quatre dernières années à la tête de l'organisation du Tourisme, affirmant qu'il avait « accompli de grandes choses et aujourd'hui il a accepté de faire partie du gouvernement ». Il est rappeler que la décision, annoncée vendredi, a créé un tollé général chez les conservateurs qui lui reprochaient ses déclarations en juillet 2008 lorsqu'il avait affirmé que l'Iran était « l'ami du peuple américain et du peuple israélien », contrastant ainsi avec les attaques verbales de Téhéran contre Israël. Mais Mashaie a vite fait de « rectifier » ses déclarations précédentes pour les rendre plus en phase avec le discours diplomatique en vogue à Téhéran sur Israël.