«Pensez-vous que ce comportement réglerait le problème pour vous ? Cela aurait comme seul résultat que le peuple vous considérerait comme quelqu'un de semblable à Bush», lui a dit le Président iranien. Le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad a demandé aujourd'hui, jeudi, au Président américain Barack Obama de cesser de «s'ingérer» dans les affaires de l'Iran, a indiqué l'agence de presse Fars. «J'espère que vous (M. Obama) éviterez de vous ingérer dans les affaires de l'Iran et exprimerez des regrets de manière à ce que le peuple iranien en soit informé», a dit M. Ahmadinejad selon Fars. M. Ahmadinejad, dont la réélection à la présidence est contestée notamment par son principal rival Mir Hossein Moussavi, a affirmé que le langage utilisé par M. Obama rappelait l'époque de son prédécesseur George W. Bush et que cela risquait de miner tout dialogue entre les deux ennemis. «Utiliserez-vous ce langage avec l'Iran (dans toute discussion future) ? Si tel est le cas, il n'y aura plus à discuter. Pensez-vous que ce comportement réglerait le problème pour vous ? Cela aurait comme seul résultat que le peuple vous considérerait comme quelqu'un de semblable à Bush», selon lui. Depuis son élection, M. Obama a manifesté son désir de dialoguer avec les autorités iraniennes sans remettre le régime en question, alors que les deux pays n'entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1979. Avant-hier, mardi, M. Obama a durci le ton contre le régime de Téhéran en condamnant la répression des manifestations postélectorales et en rejetant les accusations iraniennes d'ingérence. Il a aussi estimé que la légitimité de la réélection de M. Ahmadinejad posait de «sérieuses questions». Le Président américain affichait jusqu'ici une approche plus prudente de la crise iranienne, tiraillé entre sympathie pour les manifestants et désir de ne pas s'ingérer dans les affaires de Téhéran. M. Obama a appelé aussi Téhéran à «gouverner par le consensus et non par la force», en citant les violences dans les manifestations en Iran, qui ont fait au moins 17 morts, une centaine de blessés et des centaines d'arrestations. Il a rendu un hommage appuyé au «courage» des manifestants iraniens. Le pouvoir iranien a exclu l'annulation de la présidentielle contestée et annoncé que le nouveau Président et son gouvernement seraient investis entre le 26 juillet et le 19 août.