Un nouveau phénomène de vol d'ovins s'est installé sur la bande frontalière ouest depuis ces dernières semaines. En l'espace de trois mois, près de 200 têtes d'ovins ont été volées de Chébikia, commune de Maghnia et « évacuées » vers le Maroc. Sur le territoire chérifien, à partir de oued Kiss, des membres du réseau réceptionnent les bêtes et les parquent dans des garages avant de les vendre à des maquignons connus sur le marché d'Oujda (Maroc). « Ces trafiquants sont connus par les éleveurs algériens et ils s'appellent Rachid Ould Ramdane, Boudjemaâ Ould L'hocine et habitent la bourgade d'Angad », précise Abdelhamid B., agriculteur et président de l'union des fellahs indépendants algériens (UFIA), lui aussi, victime d'une tentative de vol de moutons, il y a quelques jours. Complicités Les familles Larbaoui et Brahmi, les principales victimes, racontent : « Les malfaiteurs agissent de nuit, ils ont, bien entendu, des complicités ici dans la région. Nous avons porté plusieurs plaintes. Un membre du réseau a été arrêté et a tout déballé. Aujourd'hui, notre malheur n'est pas terminé puisqu'il y a deux semaines, trois familles d'éleveurs ont failli perdre 140 têtes si ce n'était leur vigilance ». Très prisé de l'autre côté de la barrière, le mouton algérien devient la cible des trafiquants. Certains éleveurs demandent carrément des armes pour se protéger et protéger leur cheptel. « Ce phénomène ne sera pas éradiqué tant que les trafiquants savent que nous n'avons rien pour nous défendre et tant que des complicités perdurent sur cette bande frontalière ». Dernièrement, un éleveur, bien informé, a traversé la frontière avec son fils pour récupérer son troupeau mais en vain. Ils ont été arrêtés par les soldats marocains et priés de rebrousser chemin après une nuit passée entre quatre murs.