Pour ce faire, le management de l'entreprise nationale a mis en place un ambitieux plan d'investissement de plus de 6,2 milliards de dinars, et ce pour la période allant de 2010 à 2014, a-t-on appris de la direction régionale de transport de l'électricité, desservant l'alimentation en énergie électrique à partir des postes d'interconnexion et de répartition de 9 wilayas, avec la région des Ziban. Or, la wilaya de Biskra, qui est en plein développement, notamment agricole, qui plus est, est appelée à devenir dans un proche avenir, le premier potager de l'Algérie, ne dispose que d'un réseau électrique de… 939, 500 km, toutes tensions confondues. L'électricité, qui y est consommée, est fournie par un grand poste de 220-60-30 kV, situé à l'entrée nord de l'agglomération de Biskra, de trois autres postes de 60/30 kV répartis sur d'autres daïras, de deux cabines mobiles de 60/30 kV placées à Ouled Djellel, et enfin d'une cabine mobile de 60/30 kW domiciliée à Zéribet Hamed, à l'extrême sud-est de la wilaya. Le grand poste de 220/60/30 kV, implanté à la sortie nord de la ville, s'étendant sur une superficie d'une dizaine d'hectares, a été réalisé et mis en service il y a plus de 25 ans par l'entreprise Kahrakib. Malgré plusieurs extensions et renforcements successifs de sa puissance, dont un départ de 220 kV venant de Hassi Messaoud ouest et d'un autre de 220 kV à partir de Aïn Beïda, le complexe de Biskra n'arrive plus à répondre, d'une part aux besoins spécifiques de la dixième ville d'Algérie, et gêne considérablement, d'autre part, l'extension de l'habitat dans une commune à court d'assiettes foncières. Faire venir de loin, parfois de très loin, l'énergie électrique au moyen de lignes aériennes supplémentaires de haute et moyenne tension, en plus de la perte sèche du courant en chemin, due à la résistance des métaux, pose le problème de l'enfouissement des câbles à l'approche des périmètres urbains. «Du reste, disent les élus locaux, «ajouter des postes de transformation fixes ou mobiles au parc existant, a montré ses limites. Pourquoi alors ne pas penser à doter les Ziban d'une ou plusieurs centrales électriques ? » L'implantation dans la plaine d'El Outaya, près de la station de pompage de Sonatrach, d'une giga centrale de production électrique utilisant le gaz naturel, une énergie plus écologique et bon marché, pour faire tourner ses turbines, résoudrait définitivement le problème. Ou bien, plus simplement encore, installer une série de mini-centrales, fonctionnant au gaz naturel, interconnectées, et réparties à travers tout le territoire de la wilaya, serait une autre solution sensée. À chaque fois que la nécessité se fera sentir, on mettra en marche ces petites centrales, une à une, précisément à l'endroit déterminé, et aux heures de pointe, pour éviter que les milliers de motopompes immergées, appartenant aux fellahs, les innombrables climatiseurs, les réfrigérateurs et autres téléviseurs ne grillent faute d'énergie suffisante. En 2010, beaucoup d'habitants des zones éparses en rase campagne, à l'instar de ceux résidant dans les quartiers périphériques des centres urbains, ne regardent jusqu'à présent, sur les écrans de leurs télés, que la moitié de l'image, tant le voltage est insuffisant, 100 ou 110 volts livrés au lieu des 220 promis par contrat avec Sonelgaz et dûment payés par ces consommateurs de… seconde zone !