Les citoyens de Sikh Oumeddour, à une dizaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ne décolèrent pas. Ils sont, d'ailleurs, revenus à la charge, hier, en entreprenant une action de protestation pour maintenir la pression sur les pouvoirs publics. Vers 7h, les protestataires ont investi la voie publique pour manifester leur ras-le-bol et exiger la satisfaction de leurs revendications. Celles-ci consistent, pour rappel, en le renforcement du réseau d'assainissement, l'achèvement des travaux du centre de soins et de la maison de jeunes ainsi que le bitumage de la route desservant le village. Durant toute la matinée, les manifestants ont bloqué la RN12 reliant la wilaya de Tizi Ouzou à Béjaïa via Azazga. Les protestataires ont érigé des barricades de fortune, des blocs de pierres et autres troncs d'arbres pour empêcher le passage de tout véhicule, à l'exception des ambulances. Dès lors, la situation est devenue infernale, notamment pour les automobilistes, dont nombreux sont ceux qui ont préféré faire un détour par Ouaguenoun, soit plus de deux heures de plus, pour rejoindre le chef-lieu de wilaya. L'action des habitants de Sikh Oumeddour a créé un immense embouteillage sur la RN12, surtout lorsqu'on sait que ce tronçon routier est emprunté pratiquement par tous les habitants des versants est et sud de la wilaya de Tizi Ouzou. De ce fait, les fourgons de transport de voyageurs assurant les dessertes entre le chef-lieu de wilaya et les communes d'Azazga, Fréha, Tizi Rached et Mékla, entre autres, ont cessé leurs navettes en raison des bouchons provoqués sur la route, et qui s'étalaient sur plusieurs kilomètres. Les transporteurs de Larbâa Nath Irathen et de Aïn El Hammam ainsi que ceux d'Iferhounène ont été contraints de passer par Béni Yenni, Takhoukht pour atterrir à Oued Aïssi. Mais, ce n'était pas finalement une solution puisqu'au niveau de la cité universitaire, l'on a constaté un immense engorgement. Aux environs de 10h, les éléments de la brigade antiémeutes ont été dépêchés à Sikh Oumeddour pour dégager la route. Les services de sécurité ont usé de gaz lacrymogènes pour libérer la route. Mais, ce n'était pas la fin du calvaire puisque les embouteillages ont duré encore plusieurs heures. L'intersection du pont de Bougie était gagnée par un grand désordre en raison de l'afflux des véhicules par les communes de Aït Aïssa Mimoun et Ouaguenoun. Des automobilistes venant de Ouaguenoun, Tigzirt et Azazga ainsi que des régions sud-est de la wilaya étaient, aux environs de 14h, bloqués. Pour rappel, dimanche dernier, les villageois de Sikh Oumeddour avaient également bloqué la RN12 pour les mêmes revendications. Ce jour-là, le chef de daïra s'était déplacé sur les lieux. Il avait promis aux manifestants de répondre à leurs doléances dans un délai de quelques jours.