La Kabylie connaît des mouvements de protestation des citoyens qui réclament des conditions de vie plus décentes. Chaque semaine pratiquement, on constate des actions de protestation, notamment devant les sièges des APC, où les populations exigent la réfection des routes, l'alimentation en eau potable, le raccordement au gaz naturel ainsi que d'autres commodités ayant trait particulièrement au volet social. Les citoyens ont adopté une autre forme de protestation pour se faire entendre. Ainsi donc, désormais, les riverains, au lieu de tenir des rassemblements devant les mairies, investissent la rue, histoire de donner, sans doute, plus d'impact à leur mouvement. On a ainsi remarqué qu'à Tizi Ouzou la RN a été maintes fois bloquée par des protestataires. L'on se rappelle des actions menées à plusieurs reprises par les habitants de Sikh Oumeddour qui ont bloqué la circulation automobile, au niveau de Oued Aïssi. D'ailleurs, la dernière fois, il a fallu l'intervention des brigades antiémeute pour que la voie publique soit dégagée. Dans la commune de Makouda, les villageois avaient fermé, il y a quelques semaines, le siège de la daïra et celui de l'APC ainsi que la polyclinique pour exprimer leur ras-le-bol contre les insuffisances dont ils souffrent depuis des années. Il en est de même pour la mairie de Fréha qui avait été assiégée le mois dernier par la population de Nezla, qui demandait le ramassage scolaire et le revêtement des pistes, entre autres. Quelques jours plus tard, les citoyens du village Aït Aïssi, commune de Yakourène, avaient fermé pendant une semaine une décharge provisoire où sont rejetées les ordures d'Azazga et de Yakourène. La région d'Aït Yahia Moussa n'a pas été en reste puisque les habitants d'Ibouharène et de Afir sont descendus dans la rue pour interpeller les pouvoirs publics sur les insuffisances que connaissent leurs bourgades qui sont, disent-ils, en marge du développement. La semaine écoulée, des émeutes ont eu lieu à Tirmitine. Des citoyens des villages d'Ath Arif et Zerouda ont investi la voie publique pour réclamer la délocalisation d'un lycée. Les protestataires ont bloqué la RN25, reliant la ville de Draâ El Mizan au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, qui a été rouverte à la circulation après l'intervention des services d'ordre. Mais, les manifestants n'avaient pas lâché prise et pour cause, ils se sont dirigés vers le siège de l'APC qu'ils ont saccagé. Dès lors, des affrontements ont éclaté entre les éléments des brigades antiémeute et les protestataires. Dix-sept personnes ont été interpellées et présentées devant le juge d'instruction après ces événements. Par ailleurs, à Tizi Ouzou, tout comme à Bouira, Béjaïa et Boumerdès, les citoyens sont toujours en effervescence. Ils se soulèvent pour se faire entendre. Ils demandent l'amélioration de leurs conditions de vie.