Né le 3 décembre 1929, Dib Ghaouti était un élève studieux et avide de connaissances à l'école primaire Abouli où il décrocha son certificat d'études primaires en 1944. Diplômé de la médersa de l'enseignement franco-musulman de Tlemcen en 1954, premier de sa promotion, il fut nommé moudris par l'administration coloniale, poste qu'il refusa pour rejoindre l'Institut d'études islamiques d'Alger. Il sera nommé professeur de l'enseignement franco-musulman où il a eu comme disciples des femmes très célèbres, comme Zhor Ounissi et Leïla Tayeb. En 1960, après des menaces de l'administration coloniale, il prend le chemin de l'exil à Paris, où il participe avec succès au concours d'accès à l'Ecole nationale d'administration. Fleuron de la France, il avait comme directeur de stage Louis Joxe, un des signataires français des Accords d'Evian. Il a effectué son stage à la préfecture des Landes, après quoi il a été nommé sous-préfet à Clermont-Ferrand, nomination qu'il a refusée par nationalisme à la veille de l'indépendance de son pays en 1961. A l'indépendance en 1962, il rentre au pays, où il occupe le poste de premier interprète-traducteur à l'Assemblée nationale constituante sous le règne de Ben Bella. En 1964, il sera chargé de mettre sur pied l'Institut d'interprétariat dans une aile du lycée Omar Racim, Alger. En 1966, il est nommé directeur général du Centre africain des hydrocarbures de Rocher noir (Boumerdès), où il œuvre à la concrétisation de la coopération algéro-russe avec brio. A ce titre, il va représenter l'Algérie dans un colloque international sur l'énergie à Rome, en Italie, qui sera couronné par la signature d'un accord, daté de mars 1968, permettant la vente du gaz algérien à l'Italie. Maîtrisant six langues – arabe, français, anglais, espagnol, allemand et hébreu –, il va répondre à l'appel de sa ville natale, Tlemcen, pour des tâches d'enseignement, d'une part au lycée docteur Benzerdjeb, où il va côtoyer un autre militant de la cause nationale, le professeur l'abbé Beringuer, et à l'université qui va voir le jour en 1974, il sera professeur de lettres françaises et de lettres arabes à la faculté des langues, où il va initier plusieurs générations de jeunes étudiants aux techniques de la recherche scientifique, et ce, jusqu'à sa retraite en 1997. Les années 2000 seront celles où sa santé de fer décline. Il essayera un temps d'assumer toutes ses activités de professeur émérite, mais une longue maladie aura raison de ses forces. Fidèle à lui-même, il a laissé une quinzaine de manuscrits sur la littérature arabe et le patrimoine matériel et immatériel de la ville de Tlemcen. L'université Aboubakr Belkaïd de Tlemcen ambitionne de rassembler son œuvre dans le cadre d'une journée d'étude courant année 2010-2011 dans le cadre de «l'année 2011, Tlemcen capitale de la culture islamique».