Le conférencier conclut que ce concept cache une grande arnaque conçue par l'Occident pour répondre aux exigences d'une clientèle très regardante en matière de produits touristiques. Le centre universitaire de Mila a abrité, les 11 et 12 décembre, une conférence internationale sur le tourisme durable. Soixante-seize interventions thématiques ont été présentées à cette occasion par des universitaires nationaux et étrangers. L'une d'elles, celle présentée par Tarek Belhadj, enseignant au centre universitaire de Mila, a fait la lumière sur les tenants et les aboutissants de cette «trompeuse stratégie» occidentale appelée «tourisme durable». Belhadj a, en effet, dit les quatre vérités sur le sujet. Pour le conférencier, le concept de tourisme durable n'est autre qu'«un lapin posé aux pays d'Afrique et d'Amérique du Sud, ou plutôt un marché de dupes». Il estime que l'intention de l'Occident est de maintenir ces sphères géographiques en l'état pour qu'elles servent de supports et de curiosités à leurs touristes. «Maintenant que le tourisme classique en Occident est saturé et qu'il ne draine plus les foules, les politiques cherchent à trouver des substituts pour maintenir l'activité en vie. Aussi, ils comptent utiliser les populations primitives d'Afrique et d'Amérique du Sud comme supports à leurs clientèles». Ce faisant, expliquera-t-il, ils encouragent des Etats sur les deux continents à maintenir les populations primitives, les réserves naturelles et autres espaces vierges en l'état pour qu'ils les exploitent comme destinations dans leur chaîne de l'industrie du tourisme. «Si des efforts sont déployés par les Occidentaux afin que les chasseurs cueilleurs d'Afrique soient maintenus dans leurs réserves naturelles et que soient protégés leurs us et coutumes, ce n'est pas pour leurs beaux yeux, mais pour satisfaire un touriste occidental avide d'exotisme». L'orateur souligne, par ailleurs, que les caravanes de touristes qui arrivent d'Europe et d'Amérique du Nord dans ces contrées lointaines d'Afrique et d'Amérique du Sud ne se soucient aucunement de la fragilité de ces milieux et y provoquent des dégâts. «97 % des dégâts occasionnés aux réserves naturelles et au milieu de vie des populations primitives sont provoqués par les moyens de transport utilisés par ces prétendus écotouristes, ce qui est en contradiction avec l'idée de tourisme durable qu'ils sont censés propager». Le conférencier conclut que ce concept cache une grande arnaque conçue par l'Occident pour répondre aux exigences d'une clientèle très regardante en matière de produits touristiques.