Comment imaginez-vous le Sahara touristique comme levier économique pour l'Algérie? Résolument différent de l'actuel. Les idées et projets possibles en matière d'économie sociale liée au tourisme rural et solidaire, sont très diverses et peuvent faire l'objet de l'adoption d'une démarche de parrainage de projets en finançant de petites infrastructures et en soutenant des associations versées dans des activités d'aide sociale aux démunis dans l'apiculture, l'élevage et l'hôtellerie. La liste est longue à énumérer dans chaque secteur, notamment le sport, l'économie, l'agriculture, l'éducation, l'insertion professionnelle, la santé. Ce sont autant de pistes qui pourraient faire l'objet de sélection pour un montage de projets communs entre accueillant et visiteurs. Les produits écotouristiques et solidaires, saupoudrés de projets d'animation, donneraient de la consistance à l'offre et favoriseraient une communion avec les populations accueillantes. ar ailleurs, les patrimoines immatériels au Sahara semblent devenir des éléments structurants de l'offre culturelle dans le Sud pour les voyagistes avertis. Quelles sont les alternatives non encore exploitées ? Le tourisme rural vert, l'écotourisme et le tourisme solidaire offrent une alternative bien plus importante pour le Sud Algérien en vue de booster l'offre de ces espaces et capter une demande touristique. Les clientèles nationales sont de plus en plus attirées par ce type de tourisme, surtout chez les jeunes et ce qui est une conscience collective de solidarité touristique se met en place avec une vision de consommation responsable d'un tourisme qui serait bénéfique pour les populations locales dans leur ensemble. Les pouvoirs publics devraient trouver des mécanismes d'encadrement de cette activité pour sortir de cette vision classique d'un tourisme mercantile et structuré autour d'entreprises de chaînes hôtelières et de ressorts. La promotion reste le parent pauvre du secteur, qu'en pensez-vous ? La mise en réseau des prestataires de service et la prise en charge du volet commercialisation et promotion semble être «une donne» importante. A ce titre, les acteurs reseautés, par des cercles collaboratifs dans les domaines des TIC, pourraient envisager la création d'outils de commercialisation. Cette vision devra se décliner sous forme de plans opérationnels, de promotion et de commercialisation avec, à la base, la création d'une banque de données mise à la disposition des opérateurs. La création d'un portail dédié au tourisme durable est un objectif majeur, pour fédérer les prestataires et donner plus de lisibilité à chaque territoire touristique, mais aussi la conception de supports visuels, un Salon ou un festival dédié au tourisme durable pourra fédérer et mutualiser les acteurs autour de projets, de stratégies sur les moyen et long termes. Les workshops et les buildings team thématisés donneront plus de possibilités aux acteurs locaux à forger une capacité de traitement de la demande, tout en se souciant de la qualité du label et de la fidélisation de sa clientèle. Toutes les études en tourisme durable démontrent bien que le client est disposé à payer plus cher à concours de +32 % le produit s'il a un impact économique, écologique et culturel sur les territoires et les populations.