Il y a des familles qui faute de moyens pour la location d'un logement auprès de particuliers ont élu domicile dans des habitations précaires qu'elles ont construites et créé ainsi des bidonvilles. Il y en a d'autres qui ont squatté des locaux dans des marchés abandonnés, et d'autres des écoles et il y en a qui ont été recasées dans des structures étatiques et ont été « oubliées », selon les dires de leurs occupants. Parmi ces dernières, une soixantaine vit depuis les années 80 dans une caserne de la protection civile à Arzew. La présence de ces familles dans cette caserne n'est pas fortuite, ces familles là sont celles de pompiers qui ont servi avec bravoure dans les rangs de la protection civile. Ces soixante familles vivent dans des conditions difficiles. La structure qui les abrite n'a pas résisté au temps, elle s'effrite mettant en danger la vie de ses occupants. En hiver, des infiltrations d'eau sont enregistrées dans cette caserne et des inondations qui pénalisent davantage ces familles. « Le temps que nous avons passé dans cette caserne est des plus pénibles, cela fait 22 ans que nous sommes dans cette situation à attendre un lendemain meilleur, un lendemain où on bénéficie de logements décents comme tout ceux qui en ont bénéficié et qui pour certains n'en ont même pas besoin », soutient un père de famille, un pompier qui dit avoir sauvé des dizaines de vie humaines dans son parcours et qui se retrouve abandonné dans cette caserne. « Moi et mes collègues qui ont sauvé des vies, nous ne trouvons personne pour nous sauver de la misère ». La misère est le mot juste, pour le quotidien de ces familles qui vivent chacune dans une pièce qui abrite quatre à sept personnes. Quant aux sanitaires elles sont collectives. Le réseau d'eau potable est inexistant idem pour celui de l'assainissement. Le manque d'hygiène est flagrant, d'où les maladies de l'insalubrité qui rongent ces familles. Leurs membres également les enfants présentent des maladies respiratoires et dermatologiques.