Le maire des Eucalyptus se montre ferme quant à l'éradication des 800 bidonvilles éparpillés dans sa commune comptant 140 000 habitants. D'autres situations urbanistiques le préoccupent énormément, notamment la réhabilitation des cinq grands quartiers populaires. « La concertation avec les instances compétentes et la société civile pourra nous éviter des complications surtout à Château rouge et à Cherarba », a affirmé M. Chir. Depuis le recensement de 2007, le nombre de bidonvilles a sûrement augmenté. Les habitations précaires sont érigées à la périphérie de la ville. Par conséquent, a poursuivi le maire, le phénomène ne se limite pas aux centaines de maisons précaires construites depuis presque 20 ans dans les cinq grands centres de concentration démographiques. « Il faut compter aujourd'hui environ 1000 bidonvilles à travers la commune », a estimé le chef de l'exécutif des Eucalyptus. Les citoyens parlent de l'exode rural vers cette ville en pleine expansion urbanistique accentuant un peu le taux élevé de chômage au sein de toutes les couches de la population. Pis, le plan directeur d'urbanisme n'a pas été de mise dans toutes les nouvelles constructions. « Certains sont passés outre ces dispositions en érigeant des maisons sans passer par les services de l'APC », s'est plaint le président de cette instance communale. « On sera dans l'obligation de tout démolir, car les constructeurs n'ont pas délivré le permis de lotir », a martelé notre interlocuteur qui affiche une extrême rigueur quant aux transactions illicites sévissant dans le foncier au quartier de Cherarba. « Nous avons le regret de constater et de dénoncer ces pratiques contraires à la loi, lesquelles favorisent le pillage du foncier sous prétexte d'être la propriété des particuliers. Il existe des normes et une réglementation régissant ce domaine », a précisé encore M. Chir. Jusqu' à présent, 34 habitations précaires à Kourifa, près de l'aéroport international Houari Boumediène, ont été récemment éradiquées. Les familles ont été relogées dans des logements sociaux. Le même sort est réservé au reste des familles qui verront leurs bidonvilles rasés par les autorités locales. Or, les responsables locaux ne cachent pas qu'il y aura des familles qu'« ils ne pourront pas recaser ». Il s'agit, selon M. Chir, des habitations construites après le recensement de 2007.